À la découverte de l'Ouest canadien

Montréal (Québec) à Victoria (Colombie-Britannique)



JOUR 5

Itinéraire:
Départ à 8 h du parc provincial Whiteshell (Manitoba)

Le beau temps semble être revenu. Une longue journée de route en perspective. Soyez patients...encore quelques jours et nous serons dans les montagnes. Pour ma part, je ne regrette aucunement de m'être attardée dans de petits villages. On aurait pu, fort bien rouler jour et nuit et se rendre directement à Banff. Si j'avais fait le trajet de cette façon, je n'aurais pas découvert ce qui suit. Tout au long de mon parcours j'ai essayé de trouver des endroits pittoresques pour nous reposer.

Trajet: route 1 ouest
Route 100 (boul. périphérique)
Via Winnipeg

Nous emprutons le boulevard périphérique, route 100, et contournons la ville de Winnipeg pour reprendre la route transcanadienne.

Trajet: route 1 ouest
Via Fleming (Saskatchewan)


À quelques kilomètres de Fleming, le panneau de bienvenue indique la province de Saskatchewan.. Il n'y a guère de différence entre ces deux provinces. Des immenses étendues plates et une route qui semble ne jamais se rendre à nulle part. Au bout d'une heure de conduite, j'ai peine à tenir les yeux ouverts tellement cette route est lancinante.

Trajet: route 1 ouest/route 10
Destination: Fort Qu'Appelle (Saskatchewan)


Nous mettons un terme à cette journée harassante et bifurquons sur la route à destination de Fort Qu'Appelle; déjà, le nom de ce bled avait piqué ma curiosité. Un parcours de 40 km où se succèdent de multiples collines arides, aux formes arrondies, quelques petits arbres parsemés ci et là. Une rivière complète ce décor, qui ma foi, est assez pittoresque.

Nous nous arrêtons au village et je ramasse de la documentation. J'apprends que la vallée Qu'Appelle a été formée par le recul de vastes glaciers à la fin de la période glaciaire. Je découvre de très belles légendes indiennes, des oeuvres d'art et l'histoire de ce patelin.

Ci- dessous, vous trouverez une légende que j'ai traduite, un touchant poème ancien probablement traduit par une personne habitant cet endroit et deux oeuvres d'art.
L'emploi de certaines tournures de phrases, typiques à la Saskatchewan, confère à ce poème, un charme très particulier.

Trajet: Route 10
Destination: Parc Provincial Echo Valley (Fort Qu'Appelle - Saskatchewan)
Nous campons dans un parc situé à quelques kilomètres du village. Il a fallu demander la direction à quatre reprises. À ma grande surprise, dans ce parc il y a beaucoup d'arbres de petite taille. Regrettable d'en trouver si peu aux abords des routes dans les provinces du Manitoba et de la Saskatchewan. Dans le parc, il règne une odeur très agréable qui ressemble beaucoup au lilas. Le terrain de camping semble très peu fréquenté, probablement parce qu'il est mal annoncé et quelque peu négligé.

Le jour 5 se récapitule ainsi:
Départ du parc provincial Whiteshell (Manitoba) à 8 h
Via Winnipeg, route 1
Destination: Fort Qu'Appelle (Saskatchewan), route 10
Arrivée au parc provincial Echo Valley (Saskatchewan)à 18 h
Kilométrage total de la journée: 744
Vitesse de croisière: moyenne 70 km/heure (la moyenne comprend les arrêts pour faire le plein d'essence, les repas, les courses et quelques brefs repos)

Parc provincial Echo Valley - Fort qu'Appelle -(Saskatchewan)

Ce parc de 650 hectares est situé au coeur de la vallée Qu'appelle.
Randonnée pédestre: un court sentier d'interprétation de 3 km
Pour se rendre au parc: Le parc Echo Valley est situé sur la route 10 à 40 km au nord de la route 1.
Distance qui sépare le parc des grandes agglomérations urbaines les plus proches:
Environ 240 km à l'ouest de Winnipeg
72 km est de Régina
8 km ouest de Fort Qu'Appelle.
Photos: P.G.

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Oeuvre d'art: Frederick Lucas Foster (1842-1899)
La vallée Qu'Appelle, 1893
Huile sur toile
50,3 x 77 cm
Collection de la galerie d'art Mendel, Saskatoon SK

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Oeuvre d'art: James Henderson (1871-1951)
L'attente: Indien sioux (Red Breath) , v. 1924-27
Huile sur toile
76,2 x 61 cm
Collection privée, Calgary AB

***

La légende de la vallée Qu'Appelle

Jadis, un jeune homme vivait avec sa tribu dans une vallée sur le bord d'une belle rivière. Un jour, après un voyage de chasse très réussi, il retourna chez lui, le coeur plein d'excitation de revoir sa bien- aimée.

Il était dans son canoë, sur un des lacs de sa vallée lorsqu'il entendit son nom. Étonné, il demanda "Qui Appelle?" mais, ne reçut aucune réponse, excepté l'écho de sa propre voix qui rebondissait de collines en collines.

Craignant un malheur, il pagaya encore plus vite.

Lorsqu'enfin il arriva chez lui, quelques jours plus tard, il apprit que son aimée avait rendu son dernier soupir en l'appelant le jour même où il entendait l'écho lui répondre "Qu'appelle" dans la vallée.

Depuis ce temps, tout le long de la rivière, on entend les pleurs de l' esprit qui la hante. Ainsi fut nommée la vallée "Qu'Appelle" dérivée du mot cri "ca-ta-buy-se-pu" ou la rivière qui appelle.

Je l'aimais autant que j'aimais ma vie,
Vue grandir et douce jeune dame devenir
D'en faire ma femme, privilège réussi
J'ai vu le monde, à cause d'elle, me sourire
J'avais entendu la voix de l'esprit
Le pionnier blanc aime parler de celle
Dont son histoire étrange le choix il fit
De nommer cette belle vallée, la "Qu'Appelle"

Dans mon oreille avide elle a soufflé -
"Quand l'été des Indiens sourit tristement,
Venez aux lacs, la première j'entendrai
De ta rame trempée, son ton accueillant
Je serai premier à tenir ta main
À souffler l'accueil tendre du littoral
À ton départ vers ton pays lointain
Je te suivrai, à jamais conjugale.

Aucune feuille n'était tombée, aucune trace
Du givre sur les plaines où je m'aventure
Si impatient de posséder cette face
Elle est de toutes les femmes du Nord, reine pure.
Je me reposais ni soir ni matin
Pour parcourir toute la nuit, tout le jour
Je rejoignis les Lacs, et, à la hâte,
Je lançai mon canot sur leur milieu.

En oubliant la faim et le sommeil
Je parcourais très vite des corps d'eau grands
Mon coeur si chaud dépassait ma pagaie
N'en pouvant plus des jours, d'être distant
Bougeait plus rapidement que la lame
De la rame magique qui fendait les eaux,
Anxieux d'étaler l'amour pour cette femme
De voir s'allumer en elle le flambeau.

Les longs jours se passèrent à dériver
Semblait-il qu'à moitié j'interviendrai
Avant l'aube, lorsqu'enfin je murmurai -
"Conquête de ma reine, demain je ferai!"
Au repos, à la dérive, je rêvai
À toute la joie qui me reviendrait,-
Lorsque soudain du rivage ombragé
J'ai entendu dire ce nom qui me plaît.

"Qui m'appelle?" répondis-je; pendant longtemps
Je fis taire ma pagaie pour écouter.
Puis, à travers la chanson triste du vent
J'entendis cette étrange voix claire parler -
Une voix de femme vint du ciel étoilé
Vers une âme naissante - chant non chanté.

J'écoutai - elle murmurait mon nom, oui
Lui répondis-je en mon français charmant:
"Qu'appelle? Qu'appelle?" Aucune réponse; la nuit
Semblait tranquille, quand m'envahirent subitement
Les échos lointains, hauteurs éloignées -
"Qu'appelle?" C'était ma voix, "Qu'appelle? Qu'appelle?"
Cela - puis rien; puis à voix élevée
Je frissonnais, voyant la nuit sans zeste
Et comme un spectre pâle, froid, attristé,
La lune se leva en silence à l'est.

Je n'ose pas trop tarder à ce moment
Je mis mon canot à la porte du tipi;
De femmes et d'hommes, j'entendais leur tourment -
Feux de mort allumés sur la rive je vis.
On ne peut décrire cette torture, ce tort
La rancune qui envahissait ma vie, -
Lorsqu'on m'emmena la revoir plus tard,
Cette reine des femmes m'était promise sa vie.
De voir la beauté de sa jolie face,
Des yeux doucement clos, une bouche qui dort;
De voir, d'apprendre, - réaliser ma place
Était usurpé d'un rival - la Mort.

Une tempête de peine ragea, se brisa
Dans mon coeur, la vie éteint son espoir
À travers mon angoisse, m'avisant tout bas
On dit "Deux fois elle t'appela hier soir".

J'ai amorcé-sur ma défunte, penché
Questionnant quand ses lèvres se sont scellées
"Elle t'appela - et s'éteint" m'ont-ils conté,
"Juste à l'heure lorsque la lune s'est levée".

Vers les lacs seuls, ne vogue plus mon canot
Celle qui faisait leur beauté n'y est plus.
L'homme blanc monte son tipi au bord de l'eau
Croyant ce val le plus beau jamais vu.
Il y a longtemps depuis, mais dit-on
Les voyageurs racontent près du feu de camp
Que quand la lune paraît à l'horizon,
D'étranges voix dans le silence on entend
L'homme blanc adore ces lacs hantés, on dit,
Et vient de loin pour voir sa grande beauté
Devant lui; mais le jour, à mon avis,
La nuit, l'heure, les saisons sont toutes passées.
J'écoute le coeur gros, quand on nous rappelle
Pourquoi l'homme blanc l'a nommé la "Qu'Appelle"

Traduction de l'original de E. Pauline Johnson
(Traduit par Carolyne Gareau de Recio)

***

JOUR 6

Itinéraire:
Départ à 7 h du parc provincial Echo Valley (Fort Qu'Appelle) (Saskatchewan)
Destination: Régina (Saskatchewan), route 1

27°C...La journée sera très chaude. Au Canada, il y a ceci de bien; ou bien on gèle ou bien on crève de chaud. Pour une fois, je bénis l'air climatisé dans la voiture. Nous partons très tôt et nous nous dirigeons vers la ville de Régina pour faire le changement d'huile. En cours de route, nous croisons beaucoup de vieilles voitures, en très bon état par contre.

L'explication m'est donnée par le garagiste. Il me dit: "Les voitures rouillent moins vite dans les provinces de l'Ouest qu'au Québec. Après deux ou ou trois ans d'utilisation, on sait tout de suite aux taches de rouille qu'elle vient du Québec. À cause du climat plus tempéré, nous avons très peu de neige et utilisons rarement du sel (calcium) sur nos routes". Finalement, au bout de deux heures, nous sortons du garage avec une voiture tellement propre qu'elle a l'air neuve. Très accueillant, ce concessionnaire Subaru. Il est assez rare qu'un garage nous offre de laver notre voiture gratuitement.

Nous retournons sur l'autoroute après le petit déjeuner et les courses sans nous attarder dans la ville de Régina. Un bref coup d'oeil, juste assez pour voir que cette dernière brille de propreté.

Trajet: route 1 ouest
Via Maple Creek (Saskatchewan)
Route 1/21
Destination:
Nous nous engageons sur la route 21 sud, vers la pittoresque et très "western" petite ville de Maple Creek. Nous camperons au parc Cypress Hills situé à une quarantaine de kilomètres au sud de la route transcanadienne

Il n'est que 16 h et il fait jour jusqu'à 23 h. Cela nous donne amplement le temps d'aller en voiture jusqu'au belvédère "Bald Butte" ou "mont Chauve". Ce nom lui va à merveille, il est vraiment chauve. Nous sommes à 1.372 m au-dessus du niveau de la mer, au point le plus élevé de la Saskatchewan.

Les collines abruptes du massif des Cypress Hills surgissent dans le sud de la Saskatchewan; dans ce coin de pays rectiligne, le spectacle est frappant. Leurs flancs couverts de pins lodgepole stoppent l'avancée des broussailles desséchées des prairies. Il n'y a aucun cyprès dans les environs! En effet, les premiers explorateurs français auraient confondu les pins lodgepole avec les cyprès de leur mère patrie. Le nom est demeuré, mais les cyprès ne sont jamais venus!

Sur le chemin du retour vers notre camping, nous nous arrêtons pour admirer une femelle orignal, une bête vraiment imposante! J'ai le temps de descendre de voiture et de la saisir en photo tout à mon aise. Elle continue à brouter paisiblement, sans même daigner nous regarder.

Le jour 6 se récapitule ainsi:
Départ du parc provincial Echo Valley (Saskatchewan) à 8 h
Destination: Régina (Saskatchewan), route 1
Via Maple Creek, route 10
Destination: parc Interprovincial Cypress Hills (Saskatchewan)
Kilométrage total de la journée: 525
Vitesse de croisière: moyenne 70 km/heure (la moyenne comprend les arrêts pour faire le plein d'essence, les repas, les courses et quelques brefs repos)

Parc interprovincial de Cypress Hills - massif des Cypress Hills - Saskatchewan

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Cypress Hills - nom dérivé d'un terme utilisé par des anciens explorateurs canadiens - français, montagne de cyprès. Les Cris connaissaient les collines comme manâtakâw, qui veut dire : "terre sacrée" ou "région où l'on prête attention".

Les collines abruptes du massif des Cypress Hills surgissent dans le sud de la Saskatchewan; dans ce coin de pays rectiligne, le spectacle est frappant. Leurs flancs couverts de pins lodgepole stoppent l'avancée des broussailles desséchées des prairies. Il n'y a aucun cyprès dans les environs! En effet, les premiers explorateurs français auraient confondu les pins lodgepole du nom latin Pinus contorta ssp. latifolia Engelm ou Pinus contorta var. latifolia Dougl., avec les cyprès de leur mère patrie. Le nom est demeuré, mais les cyprès ne sont jamais venus!

Le Parc interprovincial de Cypress Hills est situé à cheval sur la frontière qui sépare la Saskatchewan de l'Alberta. Il est le résultat d'un phénomène naturel aussi vieux qu'inusité. Il y a 10 000 ans, alors que cette portion du continent était recouverte d'un épais manteau de glace de 1000 mètres d'épaisseur, l'élévation de la région (1372 m au-dessus du niveau de la mer en son point le plus élevé) a permis à celle-ci de rester hors de portée des glaces. Ce phénomème appelé nunatak a permis à quelques espèces animales préglaciaires de survivre. Ainsi peut-on voir ici des fourmis blanches et un étonnant crapaud à cornes (phrynosome), un spectacle unique dans la prairie canadienne. Le territoire est un lieu de rendez-vous prisé des randonneurs. Dans le secteur de la Saskatchewan, une trentaine de kilomètres de sentiers mènent là où les Métis aimaient jadis vivre et chasser le bison. D'ailleurs, si l'histoire vous intéresse, faites un saut jusqu'au Parc national de Fort Walsh, tout juste au sud du parc interprovincial. On y comprend l'importance stratégique des Cypress Hills dans l'étonnante aventure des premiers colons.
(référence: Géo Plein Air, Juin 1999)

Vue du belvédère "Bald Butte" ou " mont Chauve ". 1 372 m au-dessus du niveau de la mer,
le point le plus élevé de la Saskatchewan.

cliquer sur l'image

Pour se rendre au parc: Le parc de Cypress Hills est situé à une quarantaine de kilomètres au sud de la pittoresque et très " cow-boy" petite ville de Maple Creek, tout près de la Route transcanadienne. Le parc comprend le secteur West Block, idéal pour la marche et le camping rustique, et le secteur Centre Block, où les infrastructures sont plus importantes..

Distance qui sépare le parc des grandes agglomérations urbaines les plus proches: Environ 408 km de Régina, route 1 ouest
84 km à l'est des limites de la province Alberta (route 1)

***

JOUR 7

Itinéraire:
Départ à 8 h du parc Interprovincial Cypress Hills (Saskatchewan)
Via Maple Creek (Saskatchewan)
Destination: Calgary (Alberta), route 1

À quelques kilomètres de Maple Creek, nous changeons de province et d'heure. Nous réglons nos montres sur l'heure des montagnes: deux heures de différence avec le Québec. Cette opération se fait trois fois de Montréal à Vancouver: heure de l'Est (Québec), heure Centrale, heure des Montagnes, heure du Pacifique.

Au lieu de prendre le boulevard périphérique pour éviter la ville de Calgary, nous la traversons en voiture. J'avais prévu de visiter le bas de la ville et monter tout en haut de la tour, mais cette perspective déplaisait à mon copain qui n'aime pas les hauteurs.

Trajet: route 2 sud
Direction: Fort Macleod (Alberta)
Destination: Claresholm (Alberta)

Dans la ville de Calgary, nous empruntons la route 2 sud en direction de Fort Macleod. Cela vous semblera bizarre de voir qu'au lieu de nous rendre directement à Banff, à 100 kilomètres de Calgary, je dévie vers le sud! À vrai dire, j'ai reporté au voyage de retour la visite du parc de Banff. De plus ce détour nous permettra de visiter Lethbridge et le parc Waterton situé près des frontières américaines. Vous verrez. Plus tard, nous visiterons plusieurs parcs nationaux surnommés, avec raison d'ailleurs: "Joyaux du Canada".

Encore assez bien de kilomètres parcourus en cette journée. Pas de panique! nous maintiendrons un rythme de 200 à 300 kilomètres/jour pour les prochaines semaines.

Pas de camping ce soir; repos complet. À Claresholm, nous dénichons un coquet motel, équipé avec cuisinette, pour une modique somme. Je ne fais jamais de publicité, mais ce motel vaut vraiment la peine d'être mentionné: Bluebird Motel (Claresholm, Alberta).

Le jour 7 se récapitule ainsi:
Départ du parc Interprovincial Cypress Hills à 8 h
Destination: Calgary (Alberta), route 1/route 2 sud
Direction: Fort MacLeod (Alberta)
Destination: Claresholm (Alberta)
Kilométrage total de la journée: 602
Arrivée: 17 h au motel
Vitesse de croisière: moyenne 70 km/heure (la moyenne comprend les arrêts pour faire le plein d'essence, les repas, les courses et quelques repos)

***

JOUR 8 - Calgary (Alberta)

Itinéraire:
Départ à 8 h Claresholm (Alberta)
Route 2 sud
Via Fort MacLeod
Trajet: route 3est
Destination: Lethbridge (Alberta)

Nous reprenons la route tôt le matin en direction de Fort MacLeod et bifurquons à gauche sur la route 3 est, en destination de Lethbridge.

Les deux endroits intéressants à visiter dans cette ville sont le pont ferroviaire et le jardin japonais Nikka Yuko.

La construction du pont sur chevalets de Lethbridge fut terminé par le Canadien Pacific en 1909. Ce pont relie les rives escarpées de la rivière Oldman; il est le plus long et le plus élevé du genre en Amérique du Nord. Situé près du bureau d'accueil touristique, il s'étire sur 1.6 kilomètres et atteint 96m de hauteur. Il symbolise les défis techniques qu'il a fallu relever pour doter l'Ouest canadien d'un service ferroviaire.

L'arrivée d'un des plus importants groupes ethniques: en 1885 le Canadien Pacific fait venir 17.000 chinois pour la construction de la voie ferroviaire. Lorsque la construction fut terminée, ils partirent à la quête d'emploi dans l'Ouest. Plusieurs d'entre-eux se sont installés à Lethbridge. Nous longeons un sentier très bien aménagé, d'où je prends quelques photos du pont.

Par < la suite, nous prenons le temps de nous reposer au jardin japonais Nikka Yuko, endroit idéal pour faire une pause avant de reprendre la route.

Les jardins furent créés en 1967 comme symbole de l'amitié entre le Canada et le Japon. Ils comportent quatre hectares de sentiers, d'étangs, de bassins, d'arbres et un pavillon de bois de cyprès travaillé à la main au Japon.

Pour se rendre à Lethbridge :
route 2 sud via Fort MacLeod
route 3 est
Distance qui sépare le parc des grandes agglomérations urbaines les plus proches.
Environ 200 km de Calgary, routes 2 sud et 3 est

La température est douce et propice aux longues promenades. Une journée fructueuse en découvertes, mais pas encore terminée.

Nous allons bientôt découvrir les plus beaux panoramas.

Itinéraire:
Départ à 14 h de Lethbridge (Alberta)
Route 3 ouest
via Pincher Creek
Trajet: route 6 sud
Destination: parc national du Canada des Lacs-Waterton (Alberta)

Nous prenons la route 6 sud en direction du parc Waterton. C'est ici que le spectacle commence!
On aperçoit au loin les montagnes rocheuses. Un ensemble de paysages extraordinaires qui s'étend à perte de vue. Mon copain est bouche bée. J'ai vu les Alpes, pour moi, le choc est moins grand, mais je suis toujours en extase devant les glaciers. En cours de route, mon copain fait une vingtaine d'arrêts pour prendre des photos. Je lui dis "attends, ceci n'est qu'un début, nous sommes encore loin des rocheuses". C'est tout de même fantastique de voir une personne de son âge encore capable de s'émerveiller ainsi.
Je trouve tellement déplorable les personnes qui demeurent impassibles devant les beautés de la nature. J'ai toujours l'impression que ces gens-là ont tout vu et que plus rien ne les émeut. Et pourtant, la nature est différente à chaque endroit. Je préfère croire qu'ils sont muets par crainte de dévoiler leurs sentiments ou bien, dévorés intérieurement par une timidité excessive.

Vers 18 heures, nous franchissons la barrière du parc Waterton. Nous approchons des glaciers. La température a chuté de plusieurs degrés, nous affrontons des bourrasques de vents. Le thermomètre de notre voiture indique 11°C. Un froid sec, très supportable, même pour camper.

Nous traversons le petit village du lac Waterton en quête d'un motel. À notre grande surprise, nous découvrons des bancs de neige ça et là. Pourtant nous sommes bien le 17 juin. Les motels sont tous pleins. Nous aurions eu plus de chance si nous étions arrivés vers les 16 heures. Pas question de rebrousser chemin, le paysage est trop beau. Nous camperons, beau temps ou mauvais temps. Par ailleurs, je suis enchantée de l'emplacement du camping situé aux abords du lac, tandis que les motels sont plus retirés.

Au bureau d'accueil, je prends les dépliants et lis ceci: "L'éventail d'écosystèmes du parc abrite une faune extrêmement diversifiée: des chèvres de montagne et des mouflons d'Amérique, des coyotes et des grizzlis, d'innombrables oiseaux et un troupeau de wapitis qui migrent annuellement entre leur habitat estival dans les montagnes du parc Glacier et leur habitat hivernal dans les prairies du parc Waterton".

Dans le parc national du Canada des Lacs-Waterton, la prairie herbeuse fait rapidement place aux montagnes escarpées, balayées par le vent. Le bison, le cerf, l'orignal, le wapiti et l'ours trouvent dans le parc des habitats propices. Le territoire supporte également une grande diversité de plantes. Le parc recèle aussi le lac Upper Waterton, le lac le plus profond des Rocheuses canadiennes. En 1932, le parc des Lacs-Waterton fut associé au parc national Glacier du Montana pour former le parc international de la paix Waterton - Glacier, une première mondiale.

Avides de découvrir cette faune si particulière, nous ne serons pas déçus. En effet, les mouflons ont pris d'assaut le terrain de camping sans toutefois s'approcher des tentes. Maîtres des lieux, ils broutent les gazons sans se faire chasser par les villageois. J'ose les approcher à quelques mètres pour les prendre en photos, mais je maintiens une bonne distance par sécurité. Nous prenons un repas chaud dans un abri du terrain de camping sur le bord du lac, confortablement installés malgré les vents qui sévissent. Les rafales sont fréquentes dans cette région. Voyez les arbres couchés par le vent sur la photo ci-dessous.

Le lac Waterton est le plus profond des Rocheuses canadiennes. L'eau est d'un bleu intense. Il en sera ainsi pour tous les innombrables cours d'eau, rivières, ruisseaux, chutes et lacs des montagnes rocheuses. Du bleu au vert turquoise, vert jade, émeraude, enfin, toute la gamme de couleurs des bleus et des verts. Un vrai régal pour les yeux.

Le parc national des Lacs-Waterton est situé à 270 km au sud de Calgary, en Alberta, et à 130 km au sud-est de Lethbridge, en Alberta. À partir de Calgary, prenez la route 2 sud, en direction de Fort Macleod. Empruntez ensuite la route 3 vers l'Ouest en direction de Pincher Creek, puis la route 6 vers le sud (environ 3 heures de route). Un sentier pédestre autour du lac permet de découvrir ce site grandiose. Il se fait tard et nous remettons au lendemain cette randonnée.

Une pie d'Amérique vient de temps à autre, cueillir quelques miettes égarées, puis s'envole rapidement. Ce superbe oiseau bleu et blanc doté d'une longue queue, m'aura donné beaucoup de fil à retordre tout au long du voyage, pour la saisir en photo. Je me répète encore: il est strictement interdit de donner à manger aux animaux,dans tous les parcs, que ce soient des miettes ou autre nourriture. "Un ours nourri par la main de l'homme est un ours mort"; affiche qu'on l'on voit partout dans les parcs nationaux.

J'ai tout aimé dans les parcs nationaux: les paysages extraordinaires sur des milliers de kilomètres, les immenses falaises, les monts surplombés de pics façonnés comme des châteaux, les glaciers, les innombrables cours d'eau de couleurs bleues, turquoises, vertes, les arbres géants, les forêts enchantées, puis, le souci de conservation de l'environnement et la richesse de l'histoire géologique et humaine. Les montagnes sont des écosystèmes uniques. Cette biodiversité est précieuse et il faut la conserver.

Le jour 8 se récapitule ainsi:
Départ à 8 h de Claresholm (Alberta)
Route 2 sud
Via Fort MacLeod
Trajet : route 3est
Destination: Lethbridge
Départ à 14 h de Lethbridge (Alberta)
Route 3 ouest
via Pincher Creek
Trajet : route 6 sud
Arrivée: parc national du Canada des Lacs-Waterton (Alberta) à 18 h
Kilométrage total de la journée: 272


Vitesse de croisière: moyenne 70 km/heure (la moyenne comprend les arrêts pour faire le plein d'essence, les repas, les courses et quelques brefs repos)

Le pont ferroviaire de Lethbridge

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jardin japonais Nikka Yuko, Lethbridge

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parc national du Canada des Lacs-Waterton

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Mouflon au parc national des Lacs-Waterton

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Lac Upper Waterton

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