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Infographie et poème par Bernard Flucha
Dernier coron des solitudes...
Dernier orfèvre de la nuit
Au matin nu des souvenances
Espoir vaincu serrant l'oubli
Dans le grain bleu de sa naissance
Au fer bleui de l'aventure
J'ai mis le cri j'ai mille forges
Le feu strident de sa blessure
Cautérise toutes mes gorges
Un oeil ouvert face à la mort
Cristal ennui gercé de peur
Un oeil fermé devant l'amour
Pétale rouge de sa fleur
Dernier coron des solitudes
Dans la veine d'un grand charbon
Frère d'éclipse ô négritude
Quand vient gémir l'accordéon
Un acrostiche hume la fête
Mentor de bruit coureur de jour
Rosace-accord sacre de tête
Mon initiale attend son tour
Sous le grand pin de nos aiguilles
Revient l'écume y buissonner
Et dans un verbe sans coquille
Nous conjuguons le temps aimer
Dernier coron des solitudes
Dernier orfèvre de la nuit
Bernard Flucha©
Culte
Et vers l'ivoire de ta peau
Quand se mûrit le lent cépage
Qu'il soit savane ou fleur d'émaux
Quand l'île verse un long rivage
Et vers le cri toujours plus haut
Donnant du grain au timbre sage
Où le regard n'est plus héros
Où chaque doigt dit son naufrage
Vers le cordage aux grès enfuis
Qu'il soit de sable en vent de nuit
Tout le Hoggar des yeux se plaint
Et dans les corps rivés aux sources
Menant leur toile à la Grande-Ourse
Tout le désir en moi revient
Bernard Flucha
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