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Biographie
Poète et révolutionnaire, né à Paris, dessinateur
sur étoffes,il participe au coup de feu aux côtés
des ouvriers parisiens durant la révolution de 1848. Sous
l'Empire,il est à l'origine de la création de la chambre
syndicale des dessinateurs, qui adhère ensuite à l'Internationale.
Membre de la garde nationale,il prend part aux combats durant le siège de Paris
de 1870, puis prend une part active à la Commune de Paris, dont
il est élu membre pour le 2ème arrondissement.
Il participe aux combats de la «Semaine sanglante»,puis parvient
à s'enfuir en Angleterre.
Condamné à mort par contumace,il s'installe aux
Etats-Unis d'où il organise la solidarité pour
les communards déportés. Après l'amnistie
de 1880,il rentre en France où,malgré
sa pauvreté,il poursuit la publication de ses poèmes. Mais
c'est le texte de «l'Internationale»,écrit
en juin 1871 et mis en musique par le lillois Pierre de Geyter en 1888
qui lui vaudra une renommée mondiale, devenant l'hymne ouvrier
que l'on connait.
L'Internationale
I
Debout les damnés de la terre!
Debout les forçats de la faim!
La raison tonne en son cratère,
C'est l'éruption de la fin.
Du passé, faisons table rase,
Foule esclave debout! debout!
Le monde va changer de base:
Nous ne sommes rien, soyons tout!
Refrain
C'est la lutte finale,
Groupons-nous, et demain
L'Internationale,
Sera le genre humain.
C'est la lutte finale,
Groupons-nous, et demain
L'Internationale,
Sera le genre humain.
II
Les rois nous saoulaient de fumée,
Paix entre nous, guerre aux tyrans!
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l'air et rompons les rangs!
S'ils s'obstinent ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux!
(Au refrain)
III
Il n'est pas de sauveurs suprêmes,
Ni dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes!
Décrétons le salut commun!
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l'esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud!
(Au refrain)
IV
L'Etat comprime et la loi triche,
L'impôt saigne le malheureux;
Nul devoir ne s'impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux:
C'est assez languir en tutelle,
L'Egalité veut d'autres lois:
" Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Egaux, pas de devoirs sans droits! "
(Au refrain)
V
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu'il a créé s'est fondu,
En décrétant qu'on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû
(Au refrain)
VI
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs;
La terre n'appartient qu'aux hommes,
L'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent!
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours!
(Au refrain)
Eugène Pottier©
(Ajout...un siècle plus tard)
par:
Jean-Claude Sestier
VII
La monarchie républicaine
Instaurée par des renégats
Profite à ces énergumènes
Et nous payons les dégâts.
Que les courtisans se déchirent,
Par suicide et meurtre au sérail,
Pointons les en ligne de mire
Et donnons leur du vrai travail!
(Au refrain)
VIII
Quoi de plus cruel que de croire
Toute une vie en des truands
Qui ne recherchent que des poires
Afin de les saigner à blanc!
Laisserons-nous tous ces vampires
Finir leur vie sans châtiment?
Ces bouffons ne nous font pas rire,
Le sang se lave par le sang!
(Au refrain)
Jean-Claude Sestier©
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