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Solitude
Seule sur cette mer immonde qui va m'engloutir
l'Amour aux ailes de feu a consumé mon âme
à l'horizon un aigle de sang souille un ciel en fureur
il fait écho aux sirènes qui m'invitent
sur des vagues dentelées d'écume
leur triste mélopée m'enveloppe
raconte leur royaume
ô Circé, l'hellébore des prés
n'a su me protéger de ton philtre empoisonné
l'Amour aux ailes de feu m'a marquée
seule sur cette mer ténébreuse qui mugit à grands cris
et lançe des traits chargés de sanglots
je sombre et je chavire
Pier de Lune©
La clé du coeur
Prince des ténèbres
je savais ton existence
depuis mille ans déjà
tu hantais mes jours et mes nuits
il n'est jamais trop tard pour aimer
tu émerges dans ma vie comme dans mes rêves
la bouche envahie de mots tendres
tu murmures à mon oreille
un langage oublié par un monde en querelle
je me blottis dans tes bras
le coeur battant au rythme du tien
je retrouve le goût des caresses
et m'en gave avec ivresse
garde en toi ce doux refrain
un jour nous unirons nos destins
nous survolerons des champs de blé
naviguerons sur des mers nouvelles
à la recherche de nouveaux horizons
sur une île nous accosterons
là où le temps s'arrête
mon amour mon doux mon tendre
le temps est venu
de rendre ma promesse
je dépose entre tes mains
la clé de mon coeur
à tout jamais elle t'appartient
Pier de Lune©
Lambeau de feuille...
Mes yeux sont un jardin de larmes
mon coeur un lambeau de feuille
sur une branche oublié
isolé figé grelottant de froid
incapable de se réchauffer
le soleil à l'horizon s'est caché
souffle souffle encore le vent
encore une fois, une fois encore
répète le vent une dernière fois
"morceau par morceau je t'aurai"
déchiré le lambeau s'est envolé
dans un tourbillon de valse effrénée
il s'éparpilla tant et si bien
seules quelques graines
déposées sur le sol gelé
sont restées d'un lambeau de feuille oublié
l'hiver dans mon jardin s'est installé
Pier de Lune©
La lune pleurait
Toute la nuit j'ai scruté le ciel
les yeux fixés sur cette voûte étoilée
j'ai aperçu le pâle reflet de la lune
les étoiles semblaient lui chanter une valse triste
pour la bercer pour l'endormir
je compris ses craintes ses peurs son grand chagrin
lorsqu'au loin j'entendis les hurlements d'une louve
j'aurais voulu à mon tour la bercer la prendre dans mes bras
la consoler lui rendre cette tendresse que tant de fois elle a donnée
elle s'éloignait fuyant les crocs d'une louve enragée
et ses hurlements déchaînés
un tourbillon brumeux engloutit les étoiles une à une
s'empara de la lune
ne restait là-haut que le vide
un trou noir béant
Lune ô chère lune
reviens comme chaque nuit
sans ton sourire les roses ne pourront plus s'épanouir
mais le nuage continuait sa ronde
la pourchassait l'enveloppait
d'une nuée vaporeuse
puis j'entendis un long sanglot étouffé
tel le son de l'archet du violon
glissant sur une corde éraillée
dans ma main une goutte d'eau se déposa
une larme gisait, une pierre de lune
se métamorphosait
avec comme seul reflet
le triste visage de la lune
depuis cette nuit je sais qu'elle pleure
quand hurlent les loups
et montrent leurs crocs acérés
lui arrachant chaque fois
quelque chose qui lui appartient
Une pierre d'amour, une pierre de lune
Pier de Lune©
Avec le temps...
J'ai encore les souvenances
des départs précipités
des mots noués
ceux qu'on n'ose prononcer
des yeux baissés
à la dérobée de larmes
j'ai noir dans ma tête
des amertumes
des querelles passées
des mots qui blessent
ceux qui font pleurer
à la nuit tombée
reviennent me hanter
de cauchemars renouvelés
avec le temps va tout s'en va
restent les souvenances
de nuits d'amour de tendresse
intenses moments de délire
yeux moqueurs, rieurs
des heures durant
bien souvent des redites
les mots de tous les amants
puis reste le temps
seul compagnon
long cortège de jours
de nuits misérables
d'heures interminables
rêves, insomnies retiennent la dernière souvenance
Pier de Lune©(novembre 1999)
Les nuits du poète
Ton indifférence blesse
tes fureurs, ta cruauté hantent
de cauchemars renouvelés
les nuits du poète
tant d'amour tant de tendresse
tant de caresses il a su te donner
comme une rose dans ton coeur
il voulait s'installer, s'en emparer et régner
monde, le poète ne sait plus rêver
la porte sur lui s'est refermée
son appel sans réponse est demeuré
sans partage, son coeur se révolte
la terre sous ses pieds se dérobe
solitaire il quitte cette vallée
comme étoile il s'installe
chaque nuit dans la galaxie
crie sa désespérance, son désarroi
aux planètes, aux dieux
si un jour il t'arrive de le croiser
détourne ton regard tu pourrais regretter
de l'avoir si cruellement blessé
si parfois tu le vois tomber, ramasse ses éclats
prends soin à ne pas les effeuiller
pour qu'un jour il puisse à nouveau briller
pour qu'un jour il puisse à nouveau raconter
Pier de Lune©(novembre 1999)
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