L'adieu de l'Amour
Lorsque l'aimé te fuit
tu bascules petit à petit
dans les abysses de l'enfer
même l'amitié te quitte
pour faire place à l'indifférence
pour les autres le soleil luit
toi tu préfères la nuit
les coins sombres pour cacher ta peine
ne pouvant plus murmurer le mot "je t'aime"
les roses autour de toi
s'alanguissent se dessèchent
te restent des souvenirs
enfouis dans des oubliettes
ton coeur a froid puis te tourmente
lorsque l'aimé absente
et fait place au silence
même les mots te manquent
pour exprimer ta désespérance
tu sens la vie te fuir
exhales un dernier soupir
tu sais l'adieu de l'Amour
Pier de Lune©
Mon âme
Qui es-tu pour oser projeter ton ombre
sur mes jours et mes nuits
m'investir de ta personne
embrouiller ma vue mes pensées
qui es-tu toi que j'ai sublimisé
porté aux nues idéalisé
qui es-tu pour oser t'emparer de moi
me ballotter au gré de tes caprices
m'engloutir dans la mer de tes désirs
comme une épave je dérive
dans un tourbillon de plaisirs
cherchant en vain
une bouée pour m'agripper
j'étouffe je sombre
je me délecte la gorge nouée
je crie je pleure
une absence qui se prolonge
un amour rejeté aux décombres
qui es-tu pour ainsi
me laisser périr sans mot férir
qui es-tu pour oser
te carguer autour de moi
m'engouffrer dans ton abîme
m'enchaîner à ta volonté
qui es-tu à mon regard si lointain
aux mille effluves inconnus
toi dont la voix a le charme orphéen
qui es-tu toi l'inconnu
le jamais su le jamais vu
Toi mon âme
Pier de Lune©
Amour sans visage
Amour sans visage
Les démesures de l'amour envahissent mes jours
et mes nuits jusqu'à perte d'haleine
il se cargue autour de moi
s'empare de mon être
envahit mon existence
je vis et respire à sa cadence
comme à l'aurore tardive
des nuits hivernales
le soleil levant réchauffe de ses rayons
les racines de mon coeur
le secret de mes désirs m'étouffe
je veux les partager au monde entier
les crier les hurler
leur raconter un Prince
Amour plusieurs visages je t'ai donnés
des couronnes de roses je t'ai tressées
t'ai ouvert les bras à maintes reprises
t'ai supplié d'être d'être enfin
pourquoi te détourner
parcourir tant de chemins
sans issue et sans fin
pourquoi me faire trébucher
me blesser sur les épines
croire qu'à chaque détour
tu es là tu m'attends
mon coeur se perd en jardin de larmes
Amour je ne suis qu'une muse
je crois en toi je veux t'aimer
tu m'appelles puis soudain
ta flamme s'éteint
Amour mon coeur se dessèche
solitaire il s'est perdu
il crache les roses du poète
Amour montre-moi ton visage
avant l'automne avant l'hiver
montre-moi ton visage
avant la fin
Pier de Lune©
L'oiseau de proie
Dans les sombres couloirs de la réalité
un oiseau de proie se pointe à l'horizon
il déploie ses ailes et projette sur l'Amour
son ombre malfaisante et haineuse
arrive sur un cheval blanc
un prince inventé croit-on
des contes Mille et une nuits
de sa baguette magique il le foudroie
se dessinent dans le ciel
deux silhouettes tendrement enlacées
chevauchant un cheval blanc
ils retournent dans l'Olympe
le Prince ramène au bercail
sa Princesse qu'on voulait lui ravir
bien des combats se sont engagés
sous cette voûte céleste
chaque fois il est un Prince
vainqueur toujours il demeure
l'oiseau de malheur souvent revient
ferme la porte derrière toi
retourne toi et assure toi
qu'il ne s'est pas faufilé
afin que l'amour ne soit pas souillé
par les flétrissures d'un oiseau de proie
Pier de Lune©
Poussières de rêves
Ô dieux d'Amour de paix et d'espérance
jusqu'ici sans votre aide
mes démarches sont vaines
m'auriez-vous seulement tendu la main
m'auriez-vous une seule fois reconnue
me serais-je perdue
une muse dans les ténèbres
forge des pensées sombres
désespérant où trouver
les poètes de l'Amour
elle porte le deuil d'amours éphémères
son coeur se cristallise
ô Léthé qu'attends-tu pour effacer
sur ces fenêtres givrées
les souvenances d'amours amères
d'amours mensongères
Dieux de l'Olympe déversez
dans le coeur des hommes votre baume
soufflez les désespérances
les rêves infidèles
faites-leur enfin connaître
le pouvoir de conjuguer le verbe aimer
donnez-leur la chance de léguer
aux enfants de la terre
les plus beaux présents de l'univers
ceux-là mêmes qui devront perdurer
PAIX AMOUR SÉRÉNITÉ
Pier de Lune©
Ils n'entendent qu'eux
Ils ne connaissent point le chant des fleurs
ni de celle qui à l'aube
tend la main pour les caresser
et les cueille pour leur offrir
ils sont de ceux qui conjuguent à tout hasard
le verbe "Aimer"...sans réfléchir
ils ne connaissent point le poète
qui tresse des guirlandes de roses
avec des mots pour leur dire
ils n'entendent ni le chant des oiseaux
ni le murmure du vent
ni le bruit des vagues qui
viennent doucement s'éteindre sur la grève
ils n'entendent rien
ils n' entendent que leur voix
dominent leur entourage
étouffent les élans des passionnés
des rêveurs des vrais amants
ils n'entendent qu'eux
Pier de Lune©
Novembre
Le jour se perd à l'horizon
Un bleu qui s'éteint
ténèbres envahissantes
ni lune, ni étoiles
n'osent s'y aventurer
de peur d'y mourir en novembre
le ciel se déchaîne
les cieux se rencontrent
la terre mugit à grande voix
dans un incoercible fracas
la nature se venge
les dieux répondent
leurs ailes mortelles nous frôlent
ils vomissent nos déchets
ils s'abreuvent de sang frais
pour se renouveler.
à tout prendre et rien laisser
les hommes n'ont jamais rien gagné
Pier de Lune©
L'attente...
Blanc.. désert de blancheur
morne silence noire solitude
au loin un vieil arbre s'effondre
vaincu par le poids de la neige
craquement sinistre
odeur de mort qui rôde
un froid me pénètre
consume mon intérieur
en mon coeur écartelé
s'installe le mal d'aimer
faut-il être aveugle pour voir
faut-il devenir sourd pour entendre
dites-moi... que faut-il pour accepter
non... ne dites mot
laissez-moi me pleurer
me déverser en larmes amères
me dessécher, une dernière fois me déchirer
lambeaux d'espoirs
rêves disparus
laissez-moi vouloir me réveiller
un jour viendra je sais
à mon tour je joindrai
le long cortège des éplorées
les mal aimées, les esseulées
je ne suis qu'une étoile
dans un ciel ombragé
pâle reflet, amour oublié
je ne suis que l'ombre
d'une ombre dérisoire
vite dissipée
j'ai marché sur un fil de verre déjà fêlé
la nuit se prolonge à l'infini
dans l'attente j'écoute les étoiles chanter
en dessinant son corps
dans l'attente d'un mot, un signe
un je ne sais quoi
Pier de Lune©(mars 2000)
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