(Français — Anglais)

Les Ailes du Rêve
Pier de Lune


Et,... si tes yeux n'étaient...

Et,... si tes yeux n'étaient... couleur de mer!

ni le vert tendre des feuilles à peine écloses
ni l'ocre des rameaux,
ni le bleu éclatant des cieux printaniers
ni le rose et le rouge
des couchers flamboyants
ni l'or de ses reflets qui,
à la brunante,
entament une valse joyeuse
dessinant sur l'eau des arabesques légères,
vaporeuses comme le voile d'une mariée
qui disparaît la noirceur venue

non ...rien ne remplace
le regard de l'aimé
la douceur d'une voix
rien ne pourra
jamais remplacer
les instants perdus

Pier de Lune©



And...Your eye weren't

And...Your eye weren't... the colour of the sea!

Not the freshness of leaves hardly opened out
Nor the ochre of branches
Nor the bright blue of spring skies
Nor the pink nor the red
Of blazing sunsets
Nor their golden reflections
At dusk
Engaged for a merry waltz
Drawing across water light arabesques
Vaporous like the veil of a bride.
They vanishe when blackness came in.

No...Nothing can replace
The beloved's eye
The sweetness of a voice
Nothing won't
Never replace
Moments which are gone

(translated by: Gilles de Sèze)



La Toile

Hommage à l'ami Bernard

Quand toi, poète tu souffrais
gémissais, hurlais ta douleur
et crachais tes pleurs
sur la toile des couleurs

et, que méprisant tes mots
tu ravinais la toile
de formes dantesques
de couleurs étranges
redessinant tes rêves d'antan

quand chaque nuit tu devenais musique
voulant éteindre les longs silences
étouffer tes amours flétries
dépouilles de promesses oubliées

et que tu grattais sur ta guitare
sifflotant ironiquement
des "je t'aime" confus
pour ne plus voir ce long cortège
de coeurs desséchés déambuler dans le noir

lorsqu'enfin arriva l'heure complice
où sur les grisailles de la plaine dénudée
sillonnant l'horizon, un soleil rougeâtre
plongea brusquement dans les ténèbres

toi poète, tu savais depuis longtemps déjà
qu'en ce jour, tu l'accompagnerais

mais nous...nous, tout ce temps,
de près comme de loin, on t'aimait.

Pier de Lune©(25 octobre 2001)



L'Écho

Vagabonde sous d'autres cieux
ni meilleurs ni plus beaux
dernières erres grevées
de blessures amères.

Et...revenir, recommencer
tenir encor et encor
debout la tête haute
en escaladant des rêves

Mon chant lancinant demeure
l'écho, d'une Muse obstinée
celui de l'Étrangère
rêvassant d'amours imaginaires.

oh! que d'amours étoilées, rêvées!

Mon unique bonheur est un large trou
- rêveuse, j'égrène les vents dans la voie lactée.
Mon visage est la Grande-Ourse,
- des étoiles irisées me chantent

Je les écoute... Assise au bord des océans
des grands fleuves de décembre
je sens des sommets de désespérance
à mon front moite comme un temps de froideur;

je rime au milieu des chants nébuleux
et tire les sons de mes amour blessées

De mes sentiments délirants
je filandre des rêves inachevés.

Pier de Lune© (décembre 2001)



Echo

Wanderer woman beneath other skies
neither better nor more beautiful
last roaming run impeded
with bitter wounds

Then...,coming back, restarting
keeping strong again and again
upright carrying my head high
whilst climbing dreams

My insistent song remains
the echo, of a relentless Muse
the echo of the Foreign woman
musing about imaginary loves.

Oh! how many starry, dreamed, loves!

My only source of happiness is a wide hole
- dreamily, I will spread over my Milky Way,
winds. My face is the Ursa Major
- iridescent stars will sing to me

I am listening to them.... Sited at shore of oceans
or beside the large rivers of December
whereby I will feel heights of despairs
on my sweaty forehead, as a cold time;

then, making rhymes amidst overcast songs
I draw sounds of my wounded loves.

From my wild mood
I long-wind unfinished dreams

English translation by: Gilles de Seze



Derrière une fenêtre...

Derrière une fenêtre, la solitaire
confie ses rêves à la lune,
Remuée par tant de soupirs,
la dame blanche dépose les derniers désirs
de l'esseulée sur des dentelles de nuages.
Balayés par les vents,
ballotés de rivage en rivage
ils vont mourir
au pied de l'amant.

Derrière une fenêtre, le solitaire
replié sur lui-même
frissonne, dévasté par l'angoisse.
Ses mains remontent vers ses lèvres
et dessinent lentement l'ombre
des lèvres amoureuses sur les siennes.

Derrière des fenêtres les amants solitaires
charriés par des vagues de conventions,
dérivent dans un monde qui
a oublié le verbe aimer.

Sur la fenêtre des sillons s'entrelaçent.
Il pleut des larmes, de solitude amère.

Pier de Lune© (janvier 2002)



Behind a Window

Behind a window, the lone-some woman
shares her dreams with the moon,
So many sighs moved the White Lady,
she lays down the last desires of the left alone
over laces of clouds.
From shores to shores, winds will toss them
will sweep them all the way
and let them die
at the lover's feet.

Behind a window, the lonely man
withdrawn into himself,
shivers, a feeling of anguish is ravaging him.
His hands go up to his lips
and slowly draw the frame
of loving lips over his owns.

Behind windows the lonely lovers,
that waves of prejudice are carrying along,
will drift within a world that
forgot the verb to love.

On the windowsill rivulets intertwine.
It is raining tears and bitter solitude.

Translated by Gilles de Seze



Néant

Assise au bord des nuits,
- sang rêveur,
j'égrène...
des pensées-araignées.

Des jardins de mots
défilent, explosent,
me martèlent, me percutent.
Mes étoiles ont un vol honteux
de filandres argentées.

De fantasmagoriques pensées
je tire des arborescences bleutées.
D'un désert blessé
je bâtis un pont sur le néant.

Les yeux absents, les joues creuses,
mon corps est fringale;
la faim...mon quotidien.
Oxygène...donnez-moi de l'oxygène.

Mon mal est vide de sens,
un trou sans fin
Je suis...je suis...Pierrot la lune.

Pier de Lune©



Emptiness

Sitting down by nights,
_bloody dream,
I pick off...Spider-thoughts.

wordy gardens
Are marching on, flaring,
They hammer me, they strike me.
My stars have the disgraceful flight
Of silver gossamer threads.

From phantasmagorical thoughts
I get bluish branchings.
From a wounded desert
I build a bridge across Emptiness

Empty eye and gaunt cheeks
My body is raging hunger;
Hunger...My every day life
Oxygen...Give me oxygen.

My pain is meaningless
A bottomless hole
I am...I am...Pierrot la lune

(translated by: Gilles de Sèze)



O Lunaire

*Au crépuscule, à l'heure où noircit la montagne
..Lorsque de toute part des ombres se dessinent,
**Majuscule "O" lunaire éclaire la campagne

O Lune, misérablement éprise de la terre,
tu assistes, impuissante, à sa destruction.
Chancelant sous le poids de ton chagrin
devant les horreurs que tes rayons
dévoilent, chaque nuit tu décrois
ton sourire esquissé par les larmes.

Tu te demandes pourquoi tous ces hommes repus
par une si généreuse nature s'entretuent,
pourquoi tant d'enfants meurent de faim,
pourquoi tant de femmes pleurent,
pourquoi tant de vieillards courbent sous la douleur.

Le ciel fatigué s'est retiré dans son silence,
il ne répond plus à la misère.

Vienne le jour
où les ombres se dissiperont..

Pier de Lune© (23 avril 2003)




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*Jean-Claude Sestier est l"auteur du premier vers de ce poème que j"ai, par la suite, complété.
**Lydia Pavot est l"auteure du 3ième vers de ce poème que j'ai complété

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