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choix de poèmes
Le tombeau d'Edgar Poe par S. Mallarmé - Edgar Poe's tomb (Français·English en bas de page)
Le Corbeau - The Raven
(The Raven) traduction de Charles Baudelaire (Français·English)
autres poèmes
A dream within a dream - Un rêve dans un rêve
(Français·English)
Song - Chanson (Français·English)
Annabel Lee (Français·English)
«Si jamais l'esprit de roman, pour me servir d'une expression de notre poète,
a présidé à une naissance, - esprit sinistre et orageux! - certes, il
présida à la sienne. Poe fut véritablement l'enfant de la
passion et de l'aventure.»(Charles Baudelaire)
«Dans the Domain of Arnheim, il affirmera que les quatre conditions du bonheur sont:
la vie en plein air, l'amour d'une femme, le détachement de toute ambition
et la création d'un Beau nouveau.»
Baudelaire
«Le Poète maudit, entre un Idéal avare de communication et un auditoire sourd,
vit dans l'échec; mais il est souverain dans sa solitude; il peut dédaigner ce qui,
des deux parts, se refuse à lui; il incarne une aspiration infinie, qui vit d'elle-même.»
Paul Bénichou, in L'École du désenchantement
Paris, Gallimard, 1992,p.584.
Gaston Bachelard, utilisant la psychologie freudienne de façon moins systématique,
s'est attaché à révéler l'onirisme fondamental de la création littéraire chez Poe
(1942-1944), que Patrick Quinn (1957) a redécouvert grâce à la critique française.
Enfin, un débat passionnant se perpétue autour de la vogue de Poe en France,
qui contraste assez nettement avec sa réputation dans son pays. Baudelaire,
son traducteur et son commentateur le plus clairvoyant, n'est pas le seul
responsable de cette gloire mais en est indubitablement l'initiateur.
Mallarmé et Valéry découvrirent à leur tour le poète et le philosophe.
Tous les symbolistes, de nombreux conteurs réalistes, les surréalistes et
les théoriciens du nouveau roman ont, tour à tour, rendu hommage à Poe,
dont l'influence sur la littérature européenne demeure un sujet d'études
riche encore d'enseignements insoupçonnés.
Extraits de la biographie de Poe par Baudelaire
Né à Baltimore, selon lui, en 1813 - mais quelle importance? -, Edgar Poe est
issu de parents comédiens et pauvres. Son grand-père, général durant la Guerre
d'Indépendance, a connu La Fayette. Son père, David, s'enfuit en Angleterre
avec une actrice nommée Élisabeth Arnold. Ils moururent à Richmond, laissant
trois enfants en bas âge sans ressources. Edgar fut adopté par un riche négociant,
Mr Allan. Avec ses parents adoptifs, Poe voyage en Europe et commence en Angleterre
de brillantes études qu'il achève en Amérique, à l'université de Charlottesville (1826).
ou il est remarqué
pour son intelligence et ses débordements.
Exclu, et brouillé avec son père adoptif,
il tente - par atavisme - de faire la guerre avec les Grecs contre les Turcs,
et rentre aux États-Unis en 1829. Admis à West Point, toujours aussi intelligent
et aussi instable, il fut exclu quelques mois plus tard. La brouille avec son
père adoptif devint définitive après que celui-ci devint veuf, se remaria et
eut des enfants.
Déclassé, un temps soldat, "Poe se mourrait dans une misère extrême" lorsqu'il
gagna deux prix littéraires (conte et poésie) offerts par une revue.
Il devint le bras droit du directeur du Southern Literary Messenger.
Il publia dans cette revue, entre autres, l'Aventure sans pareille d'un
certain Hans Pfaall, et épousa sa cousine, Virginia Clemm, dont la mère,
Maria Clemm, lui voua un amour maternel. Mais il se brouilla avec le directeur
de la revue et se remit à errer, tout en gratifiant l'humanité d'oeuvres
étranges et belles - Le Corbeau date de 1845.
Après la mort de sa femme, survenue en 1847, Poe fut atteint d'une crise
de delirium tremens. Il connut un certain succès littéraire, fut bien accueilli
à Richmond à cause de celui-ci, et songea s'y établir, même s'il "croyait,
en vrai poète qu'il était, que le but de la poésie est de même nature
que son principe, et qu'elle ne doit pas avoir en vue autre chose qu'elle-même."
Il partit en virée à Baltimore et n'en revint pas: découvert au matin dans un ruisseau,
il décéda à l'hôpital des suites de son alcoolisme.
***
Biography
Best known for his poems and short fiction, Edgar Allan Poe deserves more credit
than any other writer for the transformation of the short story from anecdote to art.
He virtually created the detective story and perfected the psychological thriller.
He also produced some of the most influential literary criticism of his time - important
theoretical statements on poetry and the short story - and has had a worldwide
influence on literature.
Poe's parents were touring actors; both died before he was 3 years old, and
he was taken into the home of John Allan, a prosperous merchant in Richmond, Va.,
and baptized Edgar Allan Poe. His childhood was uneventful, although he studied
(1815-20) for 5 years in England. In 1826 he entered the University of Virginia
but stayed for only a year. Although a good student, he ran up large gambling
debts that Allan refused to pay. Allan prevented his return to the university
and broke off Poe's engagement to Sarah Elmira Royster, his Richmond sweetheart.
Lacking any means of support, Poe enlisted in the army. He had, however, already
written and printed (at his own expense) his first book, Tamerlane and Other Poems
(1827), verses written in the manner of Byron.
Temporarily reconciled, Allan secured Poe's release from the army and his
appointment to West Point but refused to provide financial support. After 6
months Poe apparently contrived to be dismissed from West Point for disobedience
of orders. His fellow cadets, however, contributed the funds for the publication
of Poems by Edgar A. Poe...Second Edition (1831), actually a third edition - after
Tamerlane and Al Aaraaf, Tamerlane, and Minor Poems (1829). This volume contained
the famous To Helen and Israfel, poems that show the restraint and the calculated
musical effects of language that were to characterize his poetry.
Poe next took up residence in Baltimore with his widowed aunt, Maria Clemm,
and her daughter, Virginia, and turned to fiction as a way to support himself.
In 1832 the Philadelphia Saturday Courier published five of his stories - all comic
or satiric - and in 1833, MS. Found in a Bottle won a $50 prize given by
the Baltimore Saturday Visitor. Poe, his aunt, and Virginia moved to Richmond
in 1835, and he became editor of the Southern Literary Messenger and married
Virginia, who was not yet 14 years old.
Many of Poe's tales are distinguished by the author's unique grotesque
inventiveness in addition to his superb plot construction. Such stories
include The Pit and the Pendulum (1842), a spine-tingling tale of cruelty
and torture; The Tell-Tale Heart (1843), in which a maniacal murderer
is subconsciously haunted into confessing his guilt; and The Cask of
Amontillado (1846), an eerie tale of revenge.
Virginia's death in January 1847 was a heavy blow, but Poe continued
to write and lecture. In the summer of 1849 he revisited Richmond,
lectured, and was accepted anew by the fiancee he had lost in 1826.
After his return north he was found unconscious on a Baltimore street.
In a brief obituary the Baltimore Clipper reported that Poe had died
of "congestion of the brain."
References:
1996 Grolier Multimedia Encyclopedia, Copyright 1996 Grolier Interactive, Inc.
Microsoft Encarta 98 Encyclopedia, Copyright 1993-1997 Microsoft Corporation.
Le tombeau d'Edgar Poe
Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange!
Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu,
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief!
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne
Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.
Stéphane Mallarmé (1842-1898)
***
Edgar Poe's tomb
Such as into Himself at last Eternity changes
Him, the Poet arouses with a naked sword
His century dismayed to have ignored
That death still triumphed in this voice so strange!
As with the vile convulsion of a hydra, once hearing the angel
Endow with purer a sense the words of the tribe,
They proclaimed aloud that dishonorable flows imbibe
the sortilege with some dark cocktail,
Out of the warring soil and skies, O hostile holding!
If with them, our concept cannot carve a molding
With which Poe's dazzling tomb is adorned,
Calm block fallen here below from some weird tragedy,
At least let with this granite forever be warned
Dark flights of Blasphemy scattered in future day
Translated by Gilles de Sèze
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