|
Choix de Poèmes
Le Christ aux Oliviers
Les Chimères
El Desdichado ....
Voyage à l'intérieur d'un poème par Robert Marteau (étude du poème)
Liminaire
«Ceux qui l'ont connu pourront dire au besoin toute la grâce et toute l'innocence
de ce gentil esprit qui tenait si bien sa place parmi les beaux esprits contemporains.
Il avait à peine trente ans, et il s'était fait, en silence, une renommée honnête et
loyale, qui ne pouvait que grandir. C'était tout simplement, mais dans la plus
loyale acception de ce mot-là: la poésie, un poète, un rêveur, un de ces jeunes gens
sans fiel, sans ambition, sans envie, à qui pas un bourgeois ne voudrait donner
en mariage même sa fille borgne et bossue; en le voyant passer le nez au vent,
le sourire sur la lèvre, l'imagination éveillée, l'oeil à demi fermé, l'homme sage,
ce qu'on appelle des hommes sages, se dit à lui-même: "Quel bonheur que je ne sois
pas fait ainsi!" (Gérard de Nerval par Jules Janin)
Biographie
Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, naquit à Paris le 22 mai 1808.
Il passa son enfance dans le Valois, dans la propriété de son grand-oncle.
Il s'initia à la poésie rustique et populaire, puis, lors de ses études à Paris,
à la littérature Allemande.
Albert Béguin a écrit de lui: "Gérard de Nerval, de tous les êtres qui ont vécu,
est certainement un de ceux qui qui se sont maintenus de la façon la plus constante
dans l'état de poésie."
Il publia très jeune ses premiers écrits: des Élégies nationales et une traduction
du Faust de Goethe. Avec Pétrus Borel, il fut un des premiers adhérents du mouvement
Jeune France, aile marchante du romantisme en lutte. En 1832, il conut la prison
pour avoir manifesté ses convictions républicaines. Deux ans plus tard,
au retour d'un voyage en Italie, il fonda Le Monde dramatique destiné à soutenir
Jenny Colon, une actrice dont il était amoureux. Nerval, qui n'a encore écrit
que des articles de critique, part ensuite pour l'Allemagne, en compagnie d'Alexandre
Dumas. Ensemble, ils écriront un drame: Léo Burckart, représenté en 1839.
C'est en 1841 que la raison de Nerval se déchira pour la première fois.
Le séjour qu'il fit alors dans une maison de santé, puis la nouvelle tragique
de la mort de Jenny Colon contribuèrent à faire germer en son esprit le désir de fuite.
Il partit alors pur un long Voyage en Orient qu'il décrivit avec lyrisme et mystère.
À son retour, il reprit ses activités de journaliste et de librettiste, jusqu'en 1851.
Interné à plusieurs reprises, il écrit ses plus beaux livres: Lorely (1852),
Les Filles du feu, les sonnets des Chimères, Les Petits Châteaux de bohème,
Promenades et souvenirs et Aurélia ou le Rêve et la vie, entre deux séjours dans
la maison de santé du Dr Blanche à Passy. Sur sa demande, les amis de Nerval
obtinrent de la Société des gens de lettres, en 1854, la "remise en liberté"
du poète. Ce dernier eut alors à faire face, au sein de l'hiver parisien,
à une double détresse matérielle et mentale.
Le 26 janvier 1855, à l'aube, on le trouva pendu dans la rue de la Vieille-Lanterne.
|