|
Réflexion
Le rêve porte l'homme à la recherche du paradis perdu.
L'espace du désir qui s'empare de l'être prend l'avant-goût pour un ailleurs,
un au-delà de l'horizon. Ces indices révèlent que l'homme désire retrouver
le lieu mythique. Qu'est-ce donc qui empêche l'homme de décharger ce désir?
Pourquoi le refouler? (Eliade)
Contenu
- Définition du MYTHE
- Ce que révèlent les mythes
- Mythes politiques, sociaux,
religieux
- Images - Postulat
Définition du MYTHE
Le mythe raconte une histoire sacrée; il relate un événement qui a eu lieu
dans le temps primordial, le temps fabuleux des commencements.
Le mythe est donc une histoire sacrée parce qu'il se réfère
toujours à des réalités.
Le mythe cosmogonique est "vrai" parce que l'existence du Monde
est là pour le prouver.
Le mythe de l'origine de la mort est vrai aussi
parce que la mortalité de l'homme le prouve, et ainsi de suite.
Le mythe n'est pas situé dans l'histoire, car c'est le mythe qui a fondé
l'histoire. Il se retrouve dans un temps spécifique; le Grand Temps.
Le mythe est non temporel.
Ce que révèlent les mythes
En connaissant le mythe, on connait l'origine des choses. La mythologie
est un ensemble cohérent de mythes. La présence du mythe est universelle,
un besoin humain pour chercher quelque chose.
Le mythe n'est pas un avoir, mais plutôt une approche, il n'est pas
histoire ni fiction. Il s'appuie sur des données concrètes. On oppose le
mythe à la légende, car le mythe est vrai et la légende est fausse.
En effet, les mythes relatent non seulement l'origine du Monde, des
animaux, des plantes et de l'homme, mais aussi tous les événements primordiaux
à la suite desquels l'homme est devenu ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire
un être mortel, sexué, organisé en société,
obligé de travailler pour vivre, et travaillant selon certaines
règles.
L'homme moderne pourrait raisonner ainsi: je suis tel que je suis
aujourd'hui parce qu'un certain nombre d'événements sont
arrivés, mais ces événements n'ont été
possibles que parce que l'agriculture a été découverte
il y a quelque 8000-9000 ans, et parce que les civilisations urbaines
se sont développées dans le Proche-Orient antique, parce
qu'Alexandre le Grand a conquis l'Asie et Auguste a fondé
l'Empire romain, parce que Galilée et Newton ont
révolutionné la conception de l'Univers, en ouvrant
la voie aux découvertes scientifiques et en préparant
l'essor de la civilisation industrielle, parce que la Révolution
française a eu lieu et parce que les idées de
liberté, de démocratie et de justice sociale ont
bouleversé le monde occidental après les guerres
napoléoniennes, et ainsi de suite.
Sans doute le 14 juillet étant devenu la fête nationale
de la République française, on commémore
annuellement la prise de la Bastille, mais on ne réactualise
pas l'événement proprement dit. Pour l'homme des
sociétés archaïques, au contraire, ce qui
s'est passé "ab origine" est susceptible de se
répéter par la force des rites. L'essentiel est donc
pour lui, de connaître les mythes. Non seulement parce que les
mythes lui offrent une explication du Monde et de son propre mode
d'exister dans le Monde, mais surout parce que, en se les remémorant,
en les réactualisant, il est capable de répéter
ce que les Dieux, les Héros ou les Ancêtres ont fait
"ab origine". Connaître les mythes, c'est apprendre le secret
de l'origine des choses. En d'autres termes, on apprend non seulement
comment les choses sont venues à l'existence, mais
aussi où les trouver et comment les faire réapparaître
lorsqu'elles disparaissent.
Mythes politiques,
sociaux, religieux
Mythes politiques:
La passion pour l'origine noble explique le mythe. L'Aryien était le
modèle exemplaire qu'il fallait récupérer pour imiter
la pureté raciale. La mythologie germanique a été
ranimée dans ce but par le régime hitlérien.
Il a substitué au christianisme par un mythe pessimiste
"Vous mourrez et un autre monde renaîtra", mythe très
profond qui a déployé des tueries.
Mythes sociaux:
Le mythe du comportement humain. Le mythe ne survient-il pas en
tant que forme dégradée sur le comportement humain,
camouflé, empruntant un déguisement quelconque? Exemple:
réjouissance du Nouvel An, etc...
L'homme moderne épouve le besoin d'actualiser un scénario.
Revalorisation des anciennes valeurs sacrées. Exemple:
relation entre l'homme et la nature.
Rapport qui a changé de valeur,
substitution d'émotion, non pas une position spirituelle
mais une valeur plus profonde. Exemple: lutte écologique,
le respect qui se dégage.
Mythes religieux:
L'expérience religieuse se fonde sur le Christ, voire son
modèle. Tout est basé sur son modèle. Le Christ
devient le mythe par excellence, l'imitation des modèles.
Le chrétien vit dans le temps sacré par
excellence. Il réactualise le mystère du Christ par sa mort.
Autres:
On retrouve les mythes un peu partout. La lecture marque une sortie dans
le temps. On tue le temps avec un roman. On entre dans un univers
temporel, étranger. On a l'illusion de se soustraire au temps.
Toute forme de distraction est une défense contre le temps,
surtout la lecture. Un autre exemple est l'émotion
éprouvée lors de la vision d'un film. Lapoésie
aussi crée un nouveau langage et implique l'abolition du temps,
l'abolition de l'histoire où il n'existe pas de mémoire.
Le passé n'existe pas pour le poète. Il adopte un
comportement mythique.
Images Postulat
Images:
L'homme crée des images pour se créer un paradis
dans la civilisation moderne autant que pour réduire la
désacrilisation du travail en inventant des distractions.
Postulat:
Un mythe grecque peut être expliqué par un autre mythe
d'un autre peuple. La croyance innée à l'immortalité
et la négation de la mort sont essentielles à l'homme.
À partir de cette idée, toutes sortes de mythes en
dérivent. C'est la méthode comparative qu'on doit
étudier pour comprendre la mythologie.
La mythologie des Grecs.
Les mythes n'ont pas de vie par eux-mêmes,
Ils attendent que nous les incarnions.
Qu'un seul homme au monde réponde à leur appel,
Et ils offrent leur sève intacte."
(A.Camus) L'Été
Les Grecs plongeaient leurs racines dans le limon des premiers âges. Leurs
mythes nous montrent combien - au moment où nous commençons à prendre
connaissance de leur existence - ils s'étaient déjà élevés au-dessus de
la sauvagerie et de la brutalité anciennes.
Les mythes, tels que nous les connaissons, sont la création de grands
poètes. L'Iliade est le premier document écrit de la Grèce. La
mythologie grecque commence avec Homère qui vivait dix siècles avant le
Christ. L'Iliade est la plus ancienne
littérature grecque.
Les Grecs imaginèrent leurs dieux à leur image. Saint Paul a dit que
l'invisible doit être compris par le visible. Cette idée n'était pas juive,
elle était grecque. Seuls de tous les peuples du monde ancien, les Grecs
se préoccupaient du visible ; ils trouvaient autour d'eux la satisfaction de
leurs désirs. Le sculpteur, observant les athlètes qui participaient aux
jeux, sentait que rien de ce qu'il pourrait imaginer ne serait aussi beau
que ces corps jeunes et robustes - et il créait ainsi sa statue d'Appollon.
Le conteur rencontrait Hermès parmi ceux qu'il croisait dans la rue ; il
voyait le dieu "comme un jeune homme à l'âge où la jeunesse est la plus
aimable", selon les mots d'Homère. Les artistes grecs et les poètes
comprirent à quelle splendeur pouvait atteindre l'homme et ils trouvèrent
en lui l'accomplissement de leur recherche et de leur beauté.
Les dieux "humains" rendaient le céleste séjour plaisamment familier. Les
Grecs s'y sentaient chez eux. Ils savaient exactement ce qu'y faisaient les
habitants divins, ce qu'ils mangeaient, buvaient, où ils banquetaient et
combien ils étaient très puissants et dangereux dans leurs colères. On pouvait
même rire à leurs dépens. En prenant certaines précautions, un homme
pouvait vivre en bonne intelligence avec eux. Zeus cherchant à dissimuler ses
aventures amoureuses à sa femme et invariablement démasqué, était une
source intarissable d'amusement ; les Grecs y prenaient plaisir et ne l'en
aimaient que mieux.
Les divinités peuplaient les bois, les forêts, les rivières, la mer, en
harmonie parfaite avec la beauté du monde terrestre et des eaux transparentes.
C'est bien là qu'il faut trouver le miracle de la mythologie grecque - un
monde humanisé où les hommes sont libérés de la peur paralysante d'un Inconnu
omnipotent. Les phénomènes incompréhensibles ou terrifiants vénérés ailleurs,
les esprits redoutables fourmillant dans l'air, la mer et sur la terre, tout
cela était banni de Grèce.
L'irrationnel terrifiant n'a pas de place dans la mythologie classique. La
Magie, si puissante dans le monde qui précède et suit la Grèce, y est à peu
près inexistante. Aucun homme et deux femmes seulement sont pourvues de
pouvoirs effrayants et surnaturels. Les ensorceleurs démoniaques et les
vieilles sorcières hideuses qui hantaient l'Europe et l'Amérique jusqu'à
une époque bien récente, ne jouent aucun rôle dans ces récits. Les deux
seules sorcières, Circé et Médée, sont jeunes et d'une beauté ravissante -
des enchanteresses et non des créatures horribles. L'astrologie, qui a
prospéré depuis l'époque babylonienne jusqu'à nos jours, est complètement
absente de la Grèce classique. L'astronomie et non l'astrologie est la
conclusion à laquelle arrivera finalement l'esprit grec.
De même, nul mythe ne fait état d'un prêtre-magicien, capable de se gagner
les dieux ou se les aliéner. Quand dans l'Odyssée, on voit un prêtre et un poète
tomber à genoux devant Ulysse pour le supplier d'épargner leur vie, le héros,
sans la moindre hésitation, tue le prêtre mais fait grâce au poète, et
Homère nous dit qu'Ulysse redoutait de frapper un homme auquel les dieux
avaient enseigné son art divin. C'était le poète - et non le prêtre - qui
avait les liens les plus étroits avec les dieux et qui méritait le respect
de chacun. Quand aux fantômes qui ont joué un si grand rôle en d'autres
contrées, ils n'apparaissent jamais sur terre dans les récits grecs. Les
Grecs n'avaient pas peur des morts.
Le monde de la mythologie grecque n'était pas un monde de terreur. Les dieux,
il est vrai, étaient déconcertants et leurs actes imprévisibles. Cependant,
sauf quelques exceptions pour la plupart insignifiantes, cette société divine
resplendissait d'une parfaite beauté humaine - et rien de ce qui est humain
ne peut être vraiment terrifiant.
Bien entendu, les monstres sont partout présents et sous les formes les
plus diverses
Gorgones, Hydres et néfastes Chimères...
ne sont là que pour donner au héros sa part de gloire. Que
pourrait bien faire un héros dans un monde sans monstres ? Et toujours
ils sont vaincus par lui. Héraclès, le héros-type de la mythologie, pourrait
bien être une allégorie de la Grèce elle-même. Il combat les monstres et
en débarasse la terre tout comme la Grèce libéra le monde de l'idée
monstrueuse que l'inhumain règne en maître absolu sur l'humain.
Pour une grande part, la mythologie grecque est faite de récits concernant les
dieux et les déesses, mais il ne faudrait pas la considérer comme une sorte de
Bible grecque, un exposé de la religion grecque.
Néanmoins la religion apparaît, elle aussi à l'arrière-plan, il est vrai,
mais nettement visible. D'homère aux grands tragiques et même plus tard, la
compréhension de ce qui manque aux êtres humains et de ce qu'ils veulent
trouver dans leurs dieux se fait de plus en plus profonde.
L'Odyssée parle de la "divinité que tous les
hommes attendent avec ferveur" et des siècles plus tard, Aristote écrit :
"Excellence, que la race des mortels se donne tant de peine à obtenir." Dès
les premiers mythes et dans ceux qui les suivront, les Grecs font preuve
d'une perception du divin et de l'excellent, et leur désir de les atteindre est si
grand qu'ils ne reconceront jamais à tenter de les apercevoir clairement,
jusqu'à ce qu'enfin ils transforment l'éclair et le tonnerre en Père Universel.
Les dieux grecs
Étranges fragments de nuages d'une gloire ancienne,
Passants attardés d'une divine compagnie,
Ils exhalent le souffle de ce monde lointain dont ils viennent,
Des voûtes célestes mainenant perdues, et de l'air olympien.
Pour les Grecs, ce n'étaient pas les dieux qui avaient créé le monde, mais
l'inverse : l'univers avait créé les dieux. Bien avant qu'il y eût des
dieux, le ciel et la terre (Ouranos et GÆA, s'étaient formés et ils
étaient l'un et l'autre les premiers parents. Les Titans étaient leurs
enfants et les dieux leurs petits-enfants.
Contenu
a) Les Titans et les 12
grands Olympiens
b) Les dieux des eaux
c) Le monde souterrain
d) Les deux grands dieux
de la Terre
e) Liens vers d'autres sites
***
Les Titans et les
12 grands Olympiens
Les Titans, souvent nommés, les Dieux Anciens, régnaient en maîtres suprêmes
sur l'univers. Ils étaient d'une taille énorme et d'une force incroyable.
Ils étaient aussi fort nombreux mais quelques-uns seulement apparaissent
dans les récits mythologiques. De tous les Titans, le plus important fut
Cronos. Il gouverna les autres Titans jusqu'à
ce que son fils, Zeus, le détronât et s'emparât
du pouvoir.
Les douze Olympiens formaient une famille divine:
Zeus et ses deux frères Poséidon et Hadès
se partagèrent l'univers et la répartition se fit par un tirage au sort.
Le domaine de la mer échut à Poséidon et l'empire des morts à Hadès.
Zeus devint le dieu souverain, le Seigneur du Ciel, le dieu de la pluie,
celui qui rassemblait les nuages et maniait à son gré la foudre terrifiante.
Son pouvoir éclipsait celui de toutes les autres divinités réunies.
Héra était à la fois la femme de Zeus et sa
soeur. Elle fut élevée par Océan, le Titan, et la Titanide Téthys.
Protectrice du mariage, elle prenait un soin particulier des femmes
mariées.
Poséidon régnait sur la mer et il était le frère
de Zeus, auquel seul il le cédait en importance. Sur les deux rives de la
mer Egée, les Grecs étaient marins; il était donc naturel qu'ils eussent
pour le dieu de la mer une vénération très particulière. Poséidon épousa
Amphritrite, petite fille d'Océan, le Titan. Souverain de la mer, ce fut
lui cependant qui fit don du premier cheval à l'homme.
Hadès était parmi les Olympiens, le troisième
frère, auquel le sort attribua le monde souterrain et le royaume des morts.
On le nommait aussi Pluton, le dieu des richesses et des métaux précieux
enfouis dans la terre. Il quittait rarement son sombre empire pour
l'Olympe ou la terre et personne ne l'encourageait à le faire; sans pitié,
inexorable mais juste, dieu terrible mais non malfaisant, il n'en était pas
moins un visiteur indésirable. Sa femme était Coré ou Perséphone qu'il
enleva de la terre pour en faire la Reine des Enfers. Il était le Souverain
des Morts mais non la Mort elle-même que les Grecs nommaient Thanatos.
Pallas Athéna était la fille de Zeus et de lui
seul. Aucune mère ne la porta. Adulte et tout armée, elle sortit du crâne de
Zeus. Elle était la déesse de la Cité, la protectrice de la vie civilisée,
de l'agriculture et de l'artisanat. Elle est souvent surnommée la "déesse
aux yeux pers" ou encore "aux yeux étincelants". Elle était la plus
importante des trois divinités vierges. Athènes était sa ville d'élection.
Phoibos Appollon fils de Zeus et de Léto, il
naquit dans la petite île de Délos. On reconnait en lui "le plus grec de tous
les dieux". Il apparaît en effet comme l'une des plus belles figures de la
poésie grecque; il est le musicien qui charme l'Olympe quand il joue de
sa lyre dorée, il est le seigneur à l'arc d'argent, le dieu-Archer, le
Guérisseur aussi, qui le premier apprit aux hommes l'art de la médecine. Il
était surtout le dieu de la Lumière, celui en qui nulle ombre ne demeure -
et c'est ainsi qu'il devint le dieu de la Vérité. Jamais un mensonge ne
tombe de ses lèvres.
Artémis, soeur jumelle d'Apollon, fille de
Zeus et de Léto, elle était une des trois déesses vierges de l'Olympe. Elle
était la "Dame des Animaux sauvages", le Grand Veneur des dieux, elle prenait
grand soin des nichées et couvées et on l'honorait partout comme la protectrice
de la jeunesse. Comme Apollon était le Soleil, Artémis était la Lune et on
l'appelait tour à tour Phébé ou Sélénè.
Aphrodite, déesse de l'Amour et de la Beauté,
elle séduisait et trompait chacun, tant homme que dieu; déesse du rire, se
moquant doucement de ceux que ses ruses avaient conquis, elle était encore
la déesse irrésistible qui ôtait l'esprit même aux sage. Dans la plupart des
récits, elle est l'épouse d'Héphaïstos, le dieu laid et difforme de la forge.
Hermès Zeus était son père et Maïa, fille
d'Atlas, sa mère. Grâce à une statue bien connue, son apparence nous est
plus familière que celle de n'importe quel autre dieu. Il était alerte et
gracieux dans ses mouvements. Il était le message de Zeus, celui qui "vole,
aussi léger que la pensée, pour remplir sa mission". De tous les dieux,
c'était le plus subtil et le plus astucieux. En fait, il était le dieu des
voleurs. Ilétait encore le guide solennel des morts, le Héraut divin qui
menait les âmes à leur dernière demeure. Aucune autre divinité n'apparaît
aussi souvent que lui dans les poèmes mythologiques.
Arès, dieu de la Guerre, fils de Zeus et
d'Héra, qui tous deux, nous dit Homère, le détestaient. Arès apparaît
rarement dans la mythologie. Dans un récit, il est l'amant d'Aphrodite et
dénoncé à la juste indignation des Olympiens par la mari outragé de
l'infidèle, Héphaïstos. À l'encontre d'Hermès, Héra ou Apollon, il ne
semble pas avoir de personnalité distincte.
Héphaïstos, dieu du Feu, parfois dit fils de
Zeus et d'Héra, parfois d'Héra seule, qui l'aurait ainsi mis au monde en
représailles de la naissance de la fille de Zeus, Athéna. Seul parmi les
immortels, tous d'une beauté parfaite, il était hideux, et difforme par
surcroît. L'Odyssée lui donne Aphrodite pour épouse. C'était un dieu affable,
amoureux de la paix, populaire tant dans les cieux que sur la terre.
Hestia, était la soeur de Zeus et comme Athéna
et Artémis, une déesse vierge. Elle était la déesse du feu - symbole du
foyer - devant lequel tout enfant nouveau-né doit être porté avant d'être
admis dans la famille. Chaque repas commençait et finissait par une offrance
à Hestia.
***
Les dieux des eaux
Poséidon était le souverain de la Mer et des
Eaux Calmes. Les fleuves souterrains faisaient aussi partie de son empire.
Océan était le seigneur du fleuve Océan, cours
d'eau immense qui encerlait la terre. Il avait pour femme Téthys, Titanide
elle aussi; tous deux avaient pour filles les Océanides, nymphes du fleuve
Océan ainsi que leur nom l'indique, et pour fils les dieux de tous les
fleuves et rivières terrestres.
Pontos, dont le nom signifie Abîme de la Mer,
était fils de la Terre, mère universelle, et père de Nérée, une divinité
marine bien plus importante que Pontos ne le fut jamais lui-même.
Nérée était appelé le Vieil Homme de la Mer
(toujours la Méditerranée), "un dieu doux et loyal qui n'a que des idées
justes et bienveillantes et ne ment jamais". Il avait épousé Doris, fille
d'Océan, qui lui donna cinquante filles ravissantes, les Néréides, nymphes
de la Mer, dont l'une, Thétis, fut la mère d'Achille. Une autre, Amphitrite,
épousa Poséidon.
Triton était le trompette du dieu de la Mer,
qu'il annonçait en soufflant dans une conque. Il était le fils de Poséidon
et d'Amphitrite.
Protée était dit parfois fils de Poséidon et
parfois son serviteur. Il avait un double pouvoir, celui de dévoiler
l'avenir et celui de se métamorphoser à volonté.
Les Naïades étaient elles aussi nymphes des
Eaux. Elles élisaient domicile dans les sources, les ruisseaux et les
fontaines.
***
Le monde souterrain
Hadès ou Pluton gouvernait l'empire des morts
et avait comme épouse Perséphone. Son empire porte son nom.
Le Tartare et l'Érèbe sont parfois données comme deux régions du
monde souterrain. Le plus profond,le Tartare, était alors la prison des Fils
de la Terre et l'Érèbe le lieu de passage que traversent les ombres dès
l'instant où survient la mort. Vigile est le seul poète à fixer avec clarté
la géographie des Enfers. Selon lui, on y descend par un sentier qui mène
à l'endroit où l'Achéron, fleuve de l'Affliction, se joint au Cocyte,
fleuve des Gémissements. Un vieux nocher immortel, Charon, prend dans sa
barque les âmes des morts et les transporte sur l'autre rive où s'élève
la porte menant au Tartare.
Cerbère, gardien de la porte des Enfers, est le chien
à trois têtes et à la queue de dragon qui laissait entrer les ombres mais ne
leur permettait jamais d'en sortir. Dès leur arrivée, chacune des ombres
passait devant trois juges : Rhadamanthe, Eaque et Minos; ceux-ci
prononçaient la sentence, envoyant les mauvais à leurs tourments éternels et
les justes dans un lieu de délices nommé les Champs-Élysées.
En sus de l'Achéron et du Cocyte, trois autres fleuves séparaient le monde
souterrain de la surface de la terre : le Phlégéton, fleuve du feu, le Styx,
fleuve des serments irrévocables par lequel juraient les dieux, et enfin
le Léthé, fleuve de l'oubli.
Quelque part dans cette vaste région s'élevait le palais de Pluton. Il est
pourvu de nombreuses portes et d'innombrables hôtels. Tout autour du palais
s'étendent de vastes espaces blafards et froids, et des champs d'asphodèles,
fleurs que l'on présume étranges, pâles et fantomatiques.
Les Erynnyes (ou Furies)sont placées par Virgile
dans le monde souterrain où elles punissent les coupables. Les poètes grecs,
quant à eux, pensaient qu'elles étaient surtout chargées de pourchasser les
méchants sur la terre. Elles étaient inexorables mais justes. En général, on
en citait trois : Tisiphone, Mégère et Alecto.
Hypnos, le Sommeil, et
Thanatos, son frère (la Mort), séjournaient dans le monde souterrain,
d'où les rêves, eux aussi, montaient vers les hommes. Ils passaient par deux
portes, l'une faite de corne, pour les rêves véridiques, l'autre d'ivoire,
pour les rêves mensongers.
***
Les deux grands dieux de la Terre
Démeter, déesse du Blé,
fille de Cronos et de
Rhéa, et le dieu du Vin, Dionysos étaient les
divinités suprêmes de la terre. Les autres divinités vivant dans le monde
étaient comparativement sans importance.
Pan venait en tête. Il était le fils d'Hermès;
on le donne pour un dieu joyeux et bruyant; cependant, il était aussi mi-
animal, sa tête portait des cornes et des sabots de chèvre lui tenaient lieu
de pieds. Il était le dieu des chevriers et des bergers. C'était un musicien
merveilleux; sur sa flûte de roseau, il jouait des mélodies plus douces que
le chant du rossignol. Il était perpétuellement amoureux de l'une ou l'autre
nymphe mais toujours éconduit à cause de laideur.
Silène passait parfois pour fils de Pan, parfois
pour son frère et donc fils d'Hermès. C'était un vieillard jovial et corpulent,
monté le plus souvent sur un âne, étant trop ivre pour marcher. Il fut le
précepteur du dieu du vin et comme le montre sa perpétuelle ivresse, devint
son élève assidu après avoir été son maître.
Castor et Pollux étaient encore deux frères
fameux et très populaires, que la plupart des récits font vivre et mourir
alternativement, passant ainsi chacun six mois dans l'Olympe et six mois
sur la terre. Fils de Léda, ces deux divinités étaient avant tout chargées
de la protection des marins.
Léda était la femme de Tyndare, roi de Sparte,
et la légende la plus répondue veut qu'elle lui ait donné deux enfants
mortels, Castor et Clytemnestre, celle-ci femme d'Agamemnon; mais à Zeus,
qui l'abusa sous la forme d'un cygne, elle en donna deux autres qui étaient
immortels : Pollux et Hélène, l'héroïne de Troie.
Les Silènes étaient des êtres mi-hommes mi-chevaux.
Ils marchaient sur deux jambes mais avaient souvent des sabots en guise de
pieds, les oreilles et toujours la queue de ce même animal. Aucun récit ne
leur est consacré mais on les voit souvent apparaître dans la décoration
des vases grecs.
Les Satyres, comme Pan, étaient des hommes-chèvres,
et comme lui vivaient dans les lieux sauvages de la terre. Contrastant avec
ces divinités laides et inhumaines, les déesses des bois étaient des jeunes
femmes aux formes ravissantes : les Oréades,
nymphes des montagnes, et les Dryades, nymphes
des arbres, parfois aussi nommées Hamadryades
lorsque leur destin les liait à celui de leur arbre.
Éole, roi de Vents, vivait lui aussi sur la
terre, dans les îles Éoliennes. Précisons que ce dieu restait soumis à Zeus
dont il n'était au fond que le vice-roi. Les quatre vents principaux sont :
Borée, le roi du nord;
Zéphyre le vent d'ouest; Notos, le vent
du sud, et enfin le vent d'est, Euros.
Quelques êtres encore, pas plus divins qu'humains, séjournaient sur la terre.
Parmi les plus importants,on cite:
Les Centaures, mi-hommes, mi-chevaux; c'étaient
surtout des créatures sauvages, plus animales qu'humaines. L'un d'eux
cependant, Chiron, était connu partout pour sa
bonté et sa sagesse.
Les Gorgones faisaient elles aussi parti du
monde terrestre; elles étaient trois et deux d'entre elles étaient immortelles.
Elles ressemblaient à des dragons et leur regard changeait les hommes en
pierre.
Les Grées étaient les soeurs aînées des Gorgognes,
trois vieilles femmes aux cheveux gris et qui n'avaient qu'un seul oeil à
elles trois.
Les Sirènes habitaient une île de la mer. Elles
avaient des voix mélodieuses et leur chant, en attirant et abusant les
marins, les menait à leur perte. On ne savait rien de leur apparence car
par un de ceux qui les avaient aperçues n'était jamais revenu.
Très importantes, mais sans résidence bien déterminée divine ou terrestre,
étaient les Moires, en latin les
Parques, qui, nous dit Hésiode, distribuent aux hommes dès l'instant
de leur naissance tout le bonheur et le malheur que la vie leur réserve.
Elles étaient trois, Clotho, la fileuse, dont
la quenouille déroule le fil de la vie; Lachésis
,
dispensatrice du Sort, qui assigne à chacun sa destinée;
Atropos, l'inflexible, qui tranche sans pitié le fil de la vie.
***
Autres Sites
Mythographes de l'antiquité gréco-romaine.
Les mythes n'ont pas de vie par eux-mêmes,
Ils attendent que nous les incarnions.
Qu'un seul homme au monde réponde à leur appel,
Et ils offrent leur sève intacte."
(A.Camus) L'Été
***
Apollodore
Grammairien et historien d'Athènes, dont l'activité
se place vers le milieu du second siècle avant notre ère, son oeuvre consiste
en trois livres et rapporte les nombreux récits reliés aux époques mythiques
et héroïques de la Grèce :
a)Théogonie; b)Races humaines àpartir
de Ducalion et Pyrrha; c) Légendes argiennes, thébaines et attiques.
Apulée
Apulée est né vers l'an 130 à Madaure, en Numidie.
Son
Apologia
, ou Pro se de Magia, est une pièce d'éloquence de la magie, un
résumé des superstitions de son temps. Par sa brillante rhétorique, il
ridiculise ses adversaires qui l'accusait d'avoir épousé une riche veuve
par des pratiques magiques; Apulée se défend en démontrant que ces
prétendues opérations magiques sont des expériences scientifiques.
L'histoire fameuse de Cupidon et Psyché n'est contée
que par Apulée dont le style ressemble beaucoup à
celui d'Ovide.
Aristophane
Le plus grand poète comique d'Athènes, qui vivait à
la fin du Ve siècle, se réfère souvent aux mythes
ainsi que les font deux grands prosateurs, Hérodote, le "père
de l'histoire",et Platon, le philosophe, qui suivit à moins
d'une génération.
Écrits anonymes:
Parmi les oeuvres anonymes dignes d'intérêt, l'on signale les
Hymnes Homériques
et les Poèmes orphiques.
a)Hymnes homériques:
Poèmes écrits à
la gloire des dieux divers. On considére que les plus
ancients écrits des Hymnes Homériques sont du VIIIe siècle.
Le dernier qui nous intéresse - il y en a trente-trois en tout - serait
du Ve siècle ou du IVe siècle athénien.
b)Poèmes orphiques:
Les poèmes
qui nous sont parvenus se rattachent à
la littérature profane grecque des trois derniers siècles
(IVe è VIe ap. J.-C.).
Ils s'inspirent de la vieille doctrine orphique mêlée à
un esprit néo-platonicien.
Eschyle
que grec bien connu, Eschyle vit entre 525 et 456, le plus ancien
des trois poètes tragiques, était contemporain de Pindare.
Les deux autres, Sophocle et Euripide vinrent un peu plus tard.
Le plus jeune Euripide mourut à la fin du Ve siècle.
Sauf Perses d'Eschyle, qui célèbre la victoire
remportée par les Grecs sur les Perses à Salamine,
toutes les tragédies ont des sujets mythologiques.
Avec Homère, elles sont notre principale source d'information.
Hésiode
Les Travaux et les jours:
poème de 828
vers. Dans la première partie, parmi des préceptes
variés, nous avons la description du mythe de Pandore, et
de celui des Races.
La (1)Théogonie,
1022 vers, est une généalogie des dieux et, en même temps, une
explication de l'origine du monde. Tout entier consacré à la mythologie,
le poème nous présente trois aspects importants de la théologie grecque :
a)Cosmogonie, naissance de l'univers; b)Théogonie,
naissance des dieux; c)Hérogonie, naissance des héros, fils de femmes
mortelles unies aux Immortels.
Le Bouclier, 480 vers. Empruntés
à un poème perdu, les Éhées,
catalogue des mortelles aimées des dieux. Fait suite un récit épique, sur
le combat entre Héraclès et Cycnos, qui se termine par la description du
bouclier du héros.
On situe la vie d'Hésiode parfois au IXe siècle et parfois
au VIIIe. Hésiode était un pauvre fermier
dont la vie était rude et pénible. Il ne saurait y avoir plus frappant
contraste qu'entre son poème, Les travaux et les Jours,
- qui tente d'enseigner aux hommes comment vivre heureux dans un
monde âpre et dur, - et la splendeur aristocratique de
l'Iliade et de l'Odyssée. Mais Hésiode
avait beaucoup à dire au sujet des dieux et un second poème, la
Théogonie, qui lui est généralement attribué, est tout entier
consacré à la mythologie. Si Hésiode en est vraiment l'auteur, on peut alors
dire qu'un paysan vivant dans une ferme isolée, loin des villes, fut le
premier homme en Grèce à s'interroger sur l'origine de toutes choses, -
le monde, le ciel, les dieux, le genre humain, - et à en chercher l'explication.
Homère ne se posait jamais de questions. La Théogonie
relate la création de l'univers et des généalogies divines, et pour
la mythologie, c'est un document capital.
Homère
L'Iliade, poème épique en 24 chants,
décrit les événements de la guerre de Troie qui se sont produits
dans la période allant de la querelle d'Agamemnon et Achille aux
funérailles d'Hector.
L'Odyssée, poème épique en 24 chants,
qui traite du retour d'Ulysse à Ithaque apràs la guerre de Troie.
La liste des écrivains grecs grâce auxquels les mythes nous ont
été transmis est très longue. En tête vient,
Homère, bien
entendu. L'Iliade et l'Odyssée contiennent les plus ancients
écrits que nous possédions.
Aucune date précise ne peut leur être assignée.
L'an 1000 avant le Christ serait peut-être celle à
laquelle on trouverait le moins à redire. L'Iliade est le
plus ancien des deux poèmes.
Lucien
Né à Samosate, dans la Syrie du Nord, en 125, Lucien a eu une jeunesse
vagabonde qui l'a amené à parcourir l'Asie Mineure, la Grèce, l'Italie
et la Gaule. Dans sonâge mûr, il se fixe à Athènes et, ensuite, on le
retrouve en Egypte. Parmi ses nombreux écrits:
les
Dialogues méritent une attention particulière.
Dans Les dialogues des dieux,
l'auteur fait une critique de la religion jusqu'à
l'irrévérence et dans:
Les dialogues des morts il ironise sur quelques personnages de
l'histoire ou de la mytholgie. Le style de Lucien, n'appartient qu'à
lui seul. Il satirise les dieux qui à cette époque n'étaient plus qu'un objet de moquerie; néanmoins,
il nous donne, même de cette façon, un grand nombre de
détails à leur propos.
Ovide
Métamorphoses est l'ouvrage le plus considérable d'Ovide. Il comprend 15
livres regroupant 250 récits environ. L'auteur retrace les origines et les
quatre âges du monde et écrit, par ordre chronologique, les métamorphoses qui
se sont produites depuis le Chaos jusqu'à César transformé en constellation.
La plupart des livres traitant des légendes de la mythologie classique
s'inspirent surtout du poète latin Ovide qui écrivaint sous le règne Auguste. L'oeuvre d'Ovide est un abrégé de la
mythologie, et à cet égard, aucun auteur de l'antiquité ne saurait lui
être comparé, Il est - sans doute aucun - un très grand poète et un fort
bon conteur, mais il est bien loin de saisir la signification de la mythologie.
Pour lui, ce n'était que balivernes. Les contes, entre ses mains, deviennent
futiles, parfois spirituels et divertissants, souvent sentimentaux et
d'une enflure affligeante. Les mythographes grecs n'ont pas ce style
ampoulé et ils sont remarquablement exempts de toute sensiblerie.
Pindare
Odes et
Fragments
Le plus grand poète lyrique
de la Grèce, commença son oeuvre vers la fin du VIe
siècle. Il écrivit des Odes en l'honneur des
vainqueurs de jeux dans les grands festivals nationaux de la
Grèce et chacun de ses poèmes relate des mythes ou y fait
allusion. Au point de vue mythologique, l'importance de Pindare
égale celle d'Hésiode.
Pausanias
Grec et grand voyageur. auteur du premier guide touristique connu, a beaucoup
à dire des événements mythologiques
qui se seraient passés dans les lieux qu'il visita. Il vivait
au IIe siècle de notre ère mais il ne met aucune de ces légendes en doute; il les
rapporte toutes avec le sérieux le plus complet.
Virgile
Virgile se classe en tête des écrivains romains. Il est né en
70 av. J.-C., près de Mantoue et mort en 19 av. J.-C., à Brindes.
Si pas plus qu'Ovide - dont il était contemprain - il ne croyait
aux mythes, il retrouvait en eux la nature humaine et plus qu'aucun autre
depuis les tragides grecs, il sut donner vie aux personnages
légendaires.
Pour parvenir à la connaissance de la mythologie grecque, il n'existe pas
de meilleurs guides que les auteurs grecs car ils étaient en contact avec
les croyances de l'époque.
Pour une liste plus complète, consultez:
Les mythographes de l'Antiquité gréco-romaine, Domenico Fasciano, Montréal, LUM, 1984.
***
(1)
Vous pouvez lire ce poème épique en cliquant ici:
la
Théogonie
Autres lectures recommandées
Mircea Eliade, Aspects du mythe
Mircea Eliade, Le sacré et le profane
Mircea Eliade, Images et symboles
Paul Diel, Le symbolisme dans la mythologie grecque
Robert Graves Les mythes grecs 2 volumes.
Edith Hamilton La mythologie
Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine
R. Caillois, L'homme et le sacré
Publications de Domenico Fasciano
|