Le Marcheur Solitaire
par
Pier de Lune


                                                Le mage d’amour

                                                Chaque soir, le ciel étreint la terre voluptueusement
                                                chamarrant sur l'eau ses volutes blanchâtres.
                                                Tandis que collines et arbres folâtrent en surface
                                                un calme étrange envahit l'espace;
                                                le temps s'arrête un bref instant...






Le mage d’amour

citation: Plus humaine que tout, l’androgyne est au fond de nous. (Freud)

Chaque soir, le ciel étreint la terre voluptueusement
chamarrant sur l'eau ses volutes blanchâtres.
Tandis que collines et arbres folâtrent en surface
un calme étrange envahit l'espace;
le temps s'arrête un bref instant...

C’est l’heure bénie des amants retrouvés,
l’infernale des sans-abri,
la muette de l’enfance craintive,
la blanche du vieillard assoupi.

Sortant de sa torpeur, le ciel brandit
son sceptre nocturne et ranime
les fantômes d'un marcheur solitaire:

Fils du soleil, fille de la terre,
androgyne cosmique, mutilé sphérique,
il avance à tâtons dans la nuit
trompeuse, à la recherche de son étoile.

Le regard tourné vers l’abysse lactée
il hurle en silence:
«Où es-tu,mon étoile vert-douceur,
ma fleur d’azur givrée, ma tessère,
mon unité sidérale, mon mage d’amour?

Ton soleil, fleur de chagrin, s'accroche aux nuages.
Ton eau claire et séductrice,
miroir terni de brumeuses réalités,
piège de vampires séraphiques
se trahit par leur vide nauséeux.

Ces nuits, ensevelies sous un tapis noir et glacial,
où tu chavirais emportée par le courant,
cultivent des images complaisantes au carrefour du
marcheur paumé". . .

Pier de Lune© (18 octobre 2003)



Page suivante: Lettre à un ami
Retour à la liste des poèmes
Retour au sommaire du Jardin des Muses



Vous aimeriez partager vos sentiments avec le Marcheur solitaire. Errant ci et là dans le cosmos, il ou elle vous fera vivre des moments intenses au jour le jour. Suivons-le dans sa démarche. Si ce poème vous inspire, envoyez vos commentaires, un texte ou un poème en utilisant le formulaire . Ils seront publiés au-dessous du poème commenté. (Pier de Lune)

***

Voici un autre solitaire: un poème de Lydia (reçu le 1 novembre 2003)

En fait, des marcheurs, il y en a,
qu'ils soient solitaires ou non,
que l'on fait marcher à grands pas,
poussés vers d'âpres horizons...
Ils sont dix mille ou des millions,
qui avancent à l'aveuglette,
en se posant bien des questions,
parlant tout bas ou à tue-tête.
Et ils ruminent à foison,
les coups du sort qu'on leur assène,
alors, ils quittent leurs chaussons
et font un bond, hors de la scène...

Des marcheurs, il y en a des tas,
qui avancent seuls, à pas lents,
tournant comme des lions en cage,
sans jamais voir d'où vient le vent,
foulant l'écume de leur âge,
et ne baissant jamais les bras
tant ils sont pris dans l'engrenage
de leur inertie d'ici bas.
Lors, ils visitent en pensée,
bien des contrées imaginaires,
parfois terrifiantes, hantées
par des chimères escarpées.

Moi, j'aime marcher sur la terre,
écouter le chant des oiseaux,
me ressourcer en solitaire
auprès des arbres, des ruisseaux.
J'aime m'enivrer des verdeurs
et fraîcheurs d'une fin d'hiver,
la nature m'offre sa grandeur,
Je suis enfant de l'univers...

Lydia Pavot

Dernière modification de ce document: